517 – Demain changement d’horaire, on passe à l’heure d’hiver

Vendredi
Fin de matinée, filer au Figaro faire un direct à propos de « Capitaine Marleau ». Ma participation intrigue ceux qui sont peu habitués à me voir jouer un autre rôle que je mien. En guise de dernière question on le demande quelles mesures je prendrais si j’étais élu. A brûle-pourpoint, je cite la gratuité des transports publics et le développement de l’éducation artistique. J’oublie de dire : la libéralisation du cannabis, l’autorisation pour tous les deux-roues d’utiliser les couloirs de bus, le retour à 90 sur toutes les départementales, l’augmentation de la taxe télé et de l’impôt sur les revenus au-delà de 2M d’Euros annuels, l’interdiction du glyphosate, la simplification des actes administratifs… Enfin toutes choses qui me tiennent à cœur.
La pluie d’automne qui se met à tomber quand je sors, me rappelle certaines autres à New York. Arrivé trempé à la maison.
L’après-midi, je dessine. Dessiner comme un exercice, une gymnastique. Je ne sais pas ce que deviendront tous ces carnets, quand je ne serai plus là. De plus souvent je pense à ça. Beaucoup de gens travaillent au présent, pour satisfaire une nécessité, moi, je travaille « dans l’absolu », dans l’espoir que d’autres se reconnaissent un jour à travers la représentation que je fais des humeurs/émotions qui m’animent. On vit une telle période de saturation, je ne sais pas comment faire connaître ces dessins. Plus rien n’a d’importance, pas plus moi que quiconque. Je serai peut-être le seul à les voir.
Fin de journée, Stade Pierre de Coubertin je vais voir quelques matches de l’Open de Paris de Badminton. S’en suit une cérémonie officielle au cours de laquelle on récompense les athlètes paralympiques qui ont ramené les premières médailles du BAD en France, ainsi que mon ami Jean Brunet, qui se voit honoré par la fédération pour son activité bénévole, ancien président et homme de passions aussi bien pour le Badminton que pour le vin ou… l’harmonica.
Retour à la maison, je reçois des messages SMS qui me trouvent « crédible » dans ce rôle de Rufus, rebelle anar quelque peu intriguant…
Samedi
Comme si une étrange fatigue prenait le dessus sur mes forces vives, je commence à me sentir un peu lessivé. Sur mon smartphone un mot aimable de la production qui nous apprend que « Capitaine Marleau /Claire Obscure » a fait 6,2 millions de téléspectateurs, 33% de part de marché. Eh ben dis donc.
Il fait moche. Je ne vois pas la journée passer.
Le soir je décide d’aller au cinéma voir « First Cow » une histoire située au début du XIXème sur les terres encore sauvages de l’Oregon. « Cookie Figowitz un cuisinier se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise. Profitant du savoir-faire pâtissier de Cookie, ils montent un commerce de beignets qui se met à bien marcher. Sauf que la recette dépend du lait qu’ils tirent clandestinement chaque nuit de la première vache qu’a fait venir un notable des environs… » C’est la séance de 19h, peu de pub autour de ce film et pourtant la salle est archi comble. Pas du tout un blockbuster, plutôt un petit film indépendant, très bien réalisé, sans esbrouffe ou faux-semblant, les costumes et la reconstitution historique parfaits et jolie musique adéquate, en sortant les commentaires sont élogieux. Comme quoi il n’y a pas que l’excitation de la démesure, on peut aussi se réjouir du peu.
Demain changement d’horaire, on passe à l’heure d’hiver. Chic alors ça me fera du bien d’en gagner une !
CharlElie