504 – Saint-Illide

Je conviens que je n’avais jamais imaginé aller jouer un jour à Saint-Illide, petite ville à une demi-heure d’Aurillac. Mais on m’avait prévenu : Attention, le Cantal ne vient pas à toi, il faut vraiment vouloir y aller ! Peu de trains, UN vol Air France quand AirFrance veut bien.…Une région, pas vraiment bien desservie donc. Vu qu’il n’y a pas d’avions le samedi, on en reviendra donc en train. Du coup, impossible d’envisager aller à l’aéroport en scooter. Je commande donc un taxi. 7.30.h. Il est devant ma porte. Impec. Sauf que Paris est devenu impraticable en voiture, à croire que ceux qui organisent la circulation se déplacent autrement, peut-être qu’ils se téléportent? J’aurais dû m’y prendre une demie heure plus tôt. Embouteillages, ralentissements, déviations. Gérée par des diables, la Capitale est devenue un véritable enfer. J’arrive pourtant ric rac, à Orly3. Dans les temps mais limite. Je vois sur l’écran que l’embarquement a commencé, et je file Hall C, mais la fille me dit « un seul bagage » et vu que ma guitare compte comme un bagage, je dois enregistrer ma valise. J’emporte un synthé (avec des sons préparés) et mes affaires de scène dans cette valise qui doit donc impérativement aller en soute… Retour dans le Hall principal pour faire l’enregistrement. Je m’adresse à une borne, mais la borne est bornée, il semble qu’il y ait un problème. Je me dirige donc vers une agente qui m’annonce que l’enregistrement est fini.
– Oui monsieur il est 8.28h et l’enregistrement se termine à 25.
— Mais… mais… J’ai un concert ce soir…
Ça prend un peu de temps mais elle accepte de rouvrir l’enregistrement. Je blague en disant que les enregistrements j’ai l’habitude, mais ça ne l’amuse pas. Bon, néanmoins elle fait aimablement le nécessaire et je la remercie de sa compréhension avant de me précipiter à l’embarquement. Tout est lent, long; La queue qui n’en finit pas. Le personnel de sécurité qui se la joue et qui fait du zèle, un idiot m’impose de retirer mes bretelles avant de passer sous le portillon…
Finalement j’arrive dans le bus. J’y retrouve Karim un peu inquiet de ne pas m’y avoir vu plus tôt. On commence à taper la causette quand homme à casquette estampillée NY se mêle de notre conversation. J’ai un peu de difficulté à reconnaître derrière son masque celui qui m’avait jadis visité dans ma galerie à New York.
– Ah c’est toi, Christophe…
Il me remémore un un message qu’il m’a envoyé via les médias sociaux, dans lequel il m’informait qu’il faisait spécialement le voyage pour nous voir ce soir…
-Ah d’accord,…
Après que ma guitare ait été mise à l’écart, on s’installe dans l’avion qui reste immobilisé trente cinq minutes attendant des « papiers » qui retardent d’autant notre décollage. Finalement j’étais largement dans les temps…
Vol tranquille, on arrive dans le petit aéroport d’Aurillac avec une bonne demi-heure de retard. On me rend bien ma guitare, mais… pas ma valise.
-Où est elle?
-Elle est restée à Paris.
Mince mais que faire ? Il y a mon synthé, mes affaires de scène, mes médocs.
La fille de l’aéroport me promet de « faire le maximum », la valise arrivera le soir même par l’avion de 21.14h
– Oui mais non, l’aéroport est à 35 minutes de la ville où je monterai sur scène à 21h… Vous devez trouver une autre solution.
Une autre employée me fait miroiter qu’ils pourraient mettre ma valise dans l’avion qui part à Toulouse à midi et de là me la faire rapporter en taxi dans l’après-midi. En fait c’est du pipeau, du baratin juste pour nous dégager, qu’on quitte l’aéroport. D’ailleurs une heure plus tard. je reçois un autre coup de fil des mêmes pour me dire que « non, ce n’était pas possible». J’en suis quitte pour soit faire le concert tel que je suis, soit aller m’acheter quelques fringues en ville. Pour les médicaments aller à la pharmacie et pour le synthé, pas d’synthé et pis c’est tout. Merci Air France !
Après m’être restauré à l’hôtel, pendant que Karim se repose, commence mon errance dans les rues commerçantes. Je fais le tour de long en large et j’en viens à la conclusion que cette ville ne doit être habitée que par des femmes et des jeunes hommes riches. Quatre sur cinq des boutiques de vêtements aux prix exorbitants, (quasi parisiens), sont exclusivement « femina , et dans celles qui ont UN rayon « masculin », il n’y a que du XS, du S, du M et du L seulement quelques XL « Sport »
– Dammit, mais vous n’avez de taille «Homme » ?
– Comment ça, monsieur… ?
– Oui, la taille « monsieur » justement… les vrais… les « doublixels » !
– Pardon …
Avec un certain mépris le vendeur me suggère de reprendre l’exercice ajoutant que pour les XXL, il faut plutôt aller chez Decathlon.
– Mais dites-moii, qui donc consomme les foies gras, truffades, tripoux, aligots, choux farcis, ou autres pountis et piquenchâgnes qui remplissent les étalages de magasins des produits du terroir ?
– Je ne sais pas de quoi vous parlez…
– Oui je vois.
Finalement dans une petite boutique de vêtements de travail, une vendeuse compréhensive se décarcasse pour m’aider. Elle ouvre des cartons, va à la réserve, monte sur une échelle et s’évertue à trouver un pantalon noir, un tee shirt noir et une chemise blanche qui me saillent… Finalement mes paquets à la main, je rejoins la fourgonnette estampillée « CANTAL » qui nous chahute sur les petites routes sinueuses jusqu’à la salle polyvalente qui nous accueille dans le cadre du festival Hibernarock.
Depuis la scène où je découvre le beau piano à queue sur lequel je jouerai ce soir, par les baies vitrées, je profite d’une vue imprenable sur ces paysages vallonnés magnifiques.
La balance achevée, on patiente en travaillant quelques nouveautés.
La première partie est assurée par DOUG un type de Clermont Ferrand régional de l’étape. Il a démarré avec du retard à cause des vérifications de passe-sanitaire… Je me prends à rêver que je pourrais finalement avoir ma valise à temps, mais un autre coup de fil m’apprend que l’avion d’AirFrance du soir a lui aussi une ½ heure de retard.
La salle est bien pleine, les éclairages sont proches de nous, à peine monté sur scène je transpire dans mes nouveaux habits… mais qu’à cela ne tienne, il en faut plus pour me faire fondre, et le spectacle est intense. Super son!
Je termine trempé, mais heureux de ce bon concert de rentrée. La qualité du piano compense l’absence de mon synthé. Les mots me viennent sans sursaut, et on retrouve Karim et moi, quasi instantanément nos automatismes. Super salle, public attentif. On a bien fait de venir ! Dans les loges, je constate que ma valise est bien arrivée pendant que je jjouais « un jour les anges » ou « comme un avion sans ailes »
Bon là-dessus, on se réjouit déjà de se retrouver dans quelques jours à Beaucourt.
Une bonne nuit de sommeil avant d’attaquer le retour… Punaise 7 Heures de train !!!
Que dis-je 7 heures et demi, puisque l’Intercité a lui aussi une demi-heure de retard à Brive… À croire que cette demi-heure a décidément manqué à tout le monde depuis deux jours…
CharlElie Couture

535 – Il y a trente-six conflits armés sur la terre en ce moment

J’ai connu la guerre dite « froide », celle qui opposait deux idéologies contraires : d’un côté le bloc communiste à l’Est, de l’autre l’empire capitaliste à l’Ouest. J’ai connu la « guerre économique », celle des seigneurs de l’industrie se livrant des combats sans merci en utilisant toutes les armes financières pour conquérir des…

534 – Exposition à Lunel

Mercredi 23 Février Comme si certaines régions me faisaient plus confiance que d’autres, peut-être, je ne sais pas disons surtout depuis que Stéphane Jurand est venu me visiter à la REGallery dans mes années New-Yorkaises, j’ai donc exposé depuis plusieurs fois dans le Sud-Ouest : à Sète au Musée Paul Valéry, en 2019 à l’Arbre…

533 – Visite virtuelle de la grotte de Lascaux

Si depuis la nuit des temps l’homme rêve d’un toit pour le protéger, si chacun/chacune rêve de devenir propriétaire de l’endroit qu’il habite, pour autant « la cité de l’architecture » ne peut pas se vanter d’être le plus visité des Musées de Paris. Combien de fois suis-je passé devant sans même savoir qu’il existait……

532 – « NOS vieux »

Au fond le scandale des exactions commises par certains au détriment de leurs pensionnaires sous l’enseigne ORPÉA, ne choque que ceux qui veulent bien être choqués. Comme un coup de pied dans la fourmilière. Et on apprend ensuite que les pratiques du groupe Korian ne semblent guère plus « civiles ». Et je me souviens d’un dîner,…