483 – « l’Embuement ».

« l’Embuement ».
Les températures se réchauffent, les beaux jours reviennent. C’est le printemps. On nous l’a promis pour le 19 Mai, alors voilà, après des mois de contraintes, on va bientôt peut-être profiter de la fin de l’« Embuement », cette période d’aveuglement qui nous a empêché de voir la réalité pour ce qu’elle est depuis le mois de Mars 2020…
De la buée plein les lunettes.
La fin de la guerre ? Ce mot fantoche manié comme une méchante trouvaille qui permettait de promouvoir les sbires au rang de « généraux ». Ce mot de « guerre » dont il était si fier, celui qui l’a brandi comme un pavois pour faire admettre chacune de ses décisions en utilisant la pression des médias pour étendre son emprise psychologique sur la nation, dans une dramatisation digne des meilleurs scénaristes.
Voilà ce qui arrive quand les gens de la « Raison » prennent le pouvoir, sans « contre-parti »,
Ces gens de la Raison cartésiens cinglants, persuadés d’avoir toujours raison,
Ceux qui ont tellement raison qu’ils finissent par avoir tort.
Oui voilà ce qui arrive quand les pirates de la Raison arraisonnent avec la méchanceté des navigateurs avides, les coques de noix et radeaux des naufragés de l’émotion, pauvres migrants naviguant au gré de leurs vagues à l’âme dans les courants sous-marins de la Culture…
quand les apôtres du pire ridiculisent la parole des apôtres du meilleur…
Oui, voilà ce qui se passe quand ceux qui font semblant de savoir, même quand ils ne savent rien, mais qui veulent faire croire qu’ils assurent…
Oui ceux qui ont géré leur ignorance avec la même autorité assurée.
– Qu’est ce qu’on fait ?
– Euh, puisque les Américains font n’importe quoi, on va faire comme les autres…
– Quels autres ?
– Ben tous les autres… Un peu les Italiens, les Allemands, les Suédois, non pas les Suédois, les Anglais, non pas les Anglais, bref un peu comme celui-ci, un peu comme celui-là… Mais comme on est plus malins, on fera mieux tout en faisant pareil. Tu m’comprends ?
– Non.
– C’est pas grave, fais c’que j’te dis ! Obéis !
Oui, quand les gens raisonnables gèrent l’invisible, voilà ce que ça donne : le même grand n’importe quoi hasardeux des décisions à l’emporte-pièce. La balle au centre pour satisfaire tout le monde et personne.
Voilà ce qui se passe quand, à force de vouloir se montrer efficace, on perd le sens des gestes les plus simples, comme on perd le sens de l’orientation ou le sens de l’équilibre, le sens même de la logique.
Quand les valeurs d’amour et de partage se retrouvent asphyxiées par celles de la « sécurité »,
Quand sous prétexte de vous protéger, on vous oblige, et un jour, sous le prétexte fallacieux de « geste citoyen », on se retrouve devoir porter un masque en toutes circonstances, et même à l’extérieur, et même une fois vacciné, et même les enfants, (mon dieu), comme si on vous avait dit de porter un casque pendant la guerre sous prétexte que ça peut vous protéger en cas de bombardement (…),
Voilà ce qui arrive quand on se trouve pris en tenaille dans le conflit qui oppose depuis toujours les supputations des théoriciens stratèges de l’éthique, génies de la virtualité, et le pragmatisme des médecins, praticiens de terrain confrontés aux réalités d’une maladie virale qui bien que sournoise et maligne n’en reste pas moins une maladie comme une autre.
Mais voilà ce qui arrive quand les marionnettistes tirent les ficelles de la sécurité pour faire danser le pantin de la peur
Alors chacun replié sur lui-même, isolé dans son « Cercle », envahi par la crainte et le doute, chacun petit à petit se trouve envahi par une perte de confiance personnelle, proportionnelle à la violence de ce qu’on lui a fait subir.
Alors oui, comme beaucoup des amis à qui je parle par téléphonie immobile, j’attends que le train redémarre et que la lumière reparaisse à l’autre bout du tunnel.
Impatient comme un poisson qui rêve de sortir du bocal, j’ai envie de nager à nouveau dans le grand bain, sans scrupule ni complexe.
On sait que les choses vont redevenir possibles, mais le refus des autorités gouvernantes de préciser sous quelles conditions complique l’organisation de nos plannings.
Nous avons tous hâte de faire des projets, hâte de nous retrouver inspirés par les sourires, hâte de retrouver les grimaces, les mimiques, de se reprendre dans les bras, de jouer, d’échanger, de s’inviter au restau, d’aller au cinéma, retrouver une vie sociale heureuse et oublier l’Embuement.
Avant de reprendre la route en tournée avec le groupe cet été, je serai présent à Saint Palais pour l’ouverture de mon exposition à la Maison des Douanes les 22 et 23 Mai.
CharlElie Couture
Mardi 11 MAI 2021