J’ai découvert, il y a quelques jours que le titre « Comme un avion » chapeautait un film de Bruno Podalydès. Je l’ai appris par la presse, au moment de sa sortie. Personne ne m’en avait informé auparavant. Bizarre ce monde… J’aurais été ravi de leur accorder mon soutien. Remarque, je les aurais peut-être échaudés inutilement ou du moins informés que le dernier film de Marie-France Pisier réalisatrice, tourné en 2002, s’intitulait déjà « Comme un avion », j’en avais d’ailleurs composé la musique. Et puis il y a eu ce succès en librairie du livre de Michel Bussi, « Comme un avion sans elle », dont j’avais cru savoir qu’il était question que l’on fît aussi un film. Eux doivent être un peu marris aujourd’hui.
Enfin, je me dis juste qu’on aurait pu m’appeler. Je leur aurais souhaité le meilleur, d’autant qu’à l’affiche de cette comédie, il y a Sandrine Kiberlain que j’apprécie autant que Vincent Lindon, – et cela, bien avant que le tout-cinéma Cannois ne reconnaisse enfin à ce dernier ce que neuf nominations aux Césars ne lui ont jamais attribué.- Bref, petite parenthèse pour féliciter une fois encore Sandrine Kiberlain pour son rôle dans le premier film de Jeanne Henry « Elle l’adore », dans lequel elle (S K) avait su jouer à merveille la psychologie ambigüe d’une fan au côté de Laurent Lafitte.
Je n’ai pas vu « Comme un avion », les chroniques semblent plutôt bonnes, mais c’est quand même un peu dingue de constater que ces choses là puissent arriver incognito. Certes, on me lance en guise de raison l’éloignement New Yorkais, mais quand même allons, brisons là, je vous prie, diantre, cornebleu, aujourd’hui on a tous les outils de la communication qui pourraient permettre de rendre les choses tellement simples!
Qu’il n’y ait pas de malentendu, je suis ravi de constater que cette chanson continue d’inspirer de nouveaux créateurs de talent, et merci à Bruno Podalydès de l’avoir choisie. Mais quand même, dans un pays qui se veut le chantre des mots, un pays qui se targue d’inventer les préceptes du bon goût, de l’élégance et des bonnes manières, le manque de communication peut aussi être considéré à sa manière comme de la simple grossièreté.
Et je ne dis pas cela que pour moi, mais
– la difficulté d’avoir une réponse à un mail, ou à une question qu’on pose,
– l’oppression insupportable des messages téléphoniques préenregistrées,
– l’impossibilité de joindre les personnes responsables lovées dans des nids de silence,
– et ceux qui se cachent derrière des barrière de secrétaires protectrices qui n’y peuvent mais, et/ou des assistants incompétents qui construisent des murs de: « ce n’est pas de mon ressort », « il n’est pas là », « en réunion », « en déplacement »; toutes ces attitudes distantes à quoi vient s’ajouter la froideur teintée de dédain qui se dégage des « entrônés » maniant le sceptre sous prétexte qu’ils ont un tantinet de pouvoir,
tout cela rancit la vie.
On m’a appris jadis que « la Liberté, c’est le fait d’assumer ses choix. » En prosélyte, je répète :
– Qui que tu sois, assume ton truc ! Tu verras, ça ira mieux après. Tu pourras décoller,
avec ou sans ailes.
« Garde en toi le feu de l’enthousiasme, même si les éléments sont contre toi, continue ce que tu penses devoir faire… ». C’est ce que je voulais dire quand j’ai écrit cette chanson. J’avais 25 ans, et je le crois encore aujourd’hui. Quand je traverse des haies d’aubépines, quand je me retrouve devant un triple oxer, ou si je perds l’une de mes ailes lors d’une parade de voltige aérienne (…), je m’efforce toujours d’écouter ce ronronnement qui gronde en moi,
Comme un « moteur en réaction ».
Bonne chance au film.
® CharlElie – NYC Juin 2015