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Confesse Book

10 – Faits divers d’automne

Faits-divers en automne.

Hier soir. Sept 14th Saturday night / Midtown. Port Authority et 42nd. J’y passe tous les jours pour rentrer chez moi à peu près vers 9.00PM (heureusement hier soir, et pour cause de pour qui, bref j’y suis pas …) Un mec timbré arrête les voitures,
Les flics lui disent de dégager,
Ils sont au moins une douzaine,
Le gars se couche sur la chaussée,
Les flics lui disent de se relever,
Il se relève met la main à sa poche, et les cons lui tirent dessus,
bang bang bang
Ils tirent d’abord,

Et après ils réfléchissent (éventuellement). Ils se croyaient menacés.
Menacés par quoi ?

Un pistolet invisible,

Le mec n’était pas armé. C’était juste un allumé avec les mains vides qui a fait un geste menaçant. Les flics ont tiré je ne sais pas combien de balles, mais s’ils n’ont pas touché le mec lui-même (alors qu’il était à quelques mètres d’eux, mais ils ont quand même fait un carton: deux passantes touchées : une au genou l’autre à la hanche. Wrong time, Wrong place.
Qu’est-ce qu’on leur apprend dans les écoles de police? Sûrement pas le self contrôle.
Bah, on va pas en faire un plat a dit le chef de la police, ça arrive.
Mais quand même, ça sert à quoi de leur donner des tasers ?

Les tasers ? On s’en sert plutôt au Canada et pas qu’un peu:
En 2007 un ex-flic Polonais vient visiter sa mère à Vancouver. Il ne parle pas anglais, il ne comprend pas ce qu’on lui demande, ni où il est ; résultat il panique à l’aéroport. Imbroglio, paperasse administrative qui dure. Ça n’en finit pas, il est bloqué au service d’immigration.
Comme sa mère ne le voit pas sortir elle s’en va. Finalement ça se solutionne, il remplit les papiers et passe dans la salle d’arrivée, mais y a personne qui l’attend. Il retourne en arrière, à ce moment-là se déclenche une alarme. Il panique à nouveau, il veut rouvrir la porte avec une chaise. On appelle les flics qui arrivent pour faire le ménage.

L’excité en sueur se calme un peu. Les flics ne comprennent pas ce qu’il dit, ils croient qu’il parle Russe. Donc c’est peut-être un espion? Ils sont à cinq contre lui, il est costaud, les keufs l’encerclent, et sans parlementer même une minute, ils lui balancent un coup de taser, Il tourne sur lui-même, il tombe au sol, pousse des cris de goret, mais il est solide et pas assez tétanisé pour les Canadiens qui lui tirent dans le bide une deuxième salve de 10 000 volts. Le Polonais geint, mais il bouge encore, ils sont sur lui l’écrasant au sol devant tout le monde, et là ça: arrêt cardiaque. Mort d’un ex-flic polonais tué par ses collègues de l’autre bout du monde.
C’est ce qui s’appelle tuer bêtement quelqu’un. La peur ne justifie pas tout. En l’occurrence, il n’y avait rien à craindre, sinon que le Polonais devait être Russe… ?
Combien de morts ont été causées par l’ignorance ?

 

® CharlElie – Septembre 2013