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Confesse Book

70 – Nebraska

Nebraska. Je connaissais l’état du centre des Etats-unis, bordé à l’ouest par le Wyoming, au nord par le Dakota du Sud, à l’est par l’Iowa, au sud par le Kansas et le Colorado, et enfin au sud-est par le Missouri.

« Nebraska ». Je connaissais aussi disque de Springsteen dans lequel figure la chanson qui évoque le tueur Charles Starkweather originaire de Lincoln (NE).

Nebraska. J’ai aussi vu le film, sorti en 2013 et réalisé par Alexander Payne avec Bruce Dern et Will Forte.

Pour moi, c’est un de ces films qui se regardent comme on lit un roman, un de ces films qu’on pourrait dire « parfait », sans faute, un de ceux qui vous restent dans la tête le lendemain, le surlendemain et pour toujours. Un film que vous avez envie de conseiller à vos amis.

Noir et blanc, casting ajusté sans acteur « trop » star qui fait écran, comme l’arbre cache la forêt, « Nebraska » est un film dont chacun des éléments qui le composent a un sens : qualité des images, timing parfait dans la durée des plans, sans un excès de coupe au montage, durée des plans séquence suffisante pour laisser faire le jeu des acteurs, dialogues simples et efficaces sans abus de mots, chacun des rouages s’imbriquant dans un autre. Tout interdépendant.

Certaines œuvres cinématographiques sont suffisamment compactes pour exister sans autres commentaires.

J’ai toujours fait des listes. Voici une liste de douze films qui me semblent aussi parfaits :

« Soupçons » « 1941 » d’Alfred Hitchcock,

« Les sept samouraïs » (1954) de Kurosawa,

« Taxi Driver » (1976) de Martin Scorcese,

« L’évadé d’Alcatraz » (1979)de Don Siegel,

« Down by Law » (1986)de Jim Jarmush,

« Bagdad Café »(1987) de Percy Adlon,

« Danse avec les loups » (1990) de Kevin Costner,

« Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » (2001) de Jean Pierre Jeunet,

« Le pianiste » (2002) de Polanski,

« Mammuth »(2010) de Benoît Delépine, Gustave Kervern, et Oren Moverman,

« Incendies »(2010)de Denis Villeneuve,

« Inside Llewyn Davis » (2013)des Frères Cohen…

Bon, c’est subjectif et j’aurais pu en citer d’autres, mais ce sont les films qui me sont venus spontanément. Ils  n’ont rien en commun sinon qu’ils me semblent suffisamment chargés d’émotions pour que des années après le simple fait de repenser à eux peut suffire à allumer un souvenir.

« Nebraska » n’est pas une grande fresque avec des millions de dollars de décor et de costumes, de figurants et d’effets spéciaux, et pourtant…  En se concentrant sur l’histoire de cet homme qui croit qu’il a gagné 1 million de dollars parce que son nom est écrit sur une pub, c’est tout un pan de l’humanité qui apparaît.

Le pitch est simple «  À Billings dans le Montana, le vieux Woodrow Grant perd un peu la boule. Persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, il est obsédé par l’idée d’aller chercher son gain à Lincoln dans le Nebraska. Sa femme et ses fils craignent qu’il ne s’agisse de signes avant coureurs d’une démence sénile, mais son fils David choisit d’emmener son père en voiture chercher ce fameux chèque auquel pourtant il ne croit pas. Au cours de ce « road movie » voyage, l’équipée fait escale à Hawthorne, une petite ville en déclin du Nebraska d’où la famille est originaire. Ils sont hébergés par le vieux frère de Woody qui vit avec sa femme et ses deux glands de fils. Ressurgissent des souvenirs et David apprend des choses qu’il n’aurait jamais dû savoir. » Enfin, finalement l’histoire n’est qu’un prétexte. C’est un fil sur lequel on pend le linge.

Comme dit Laurent Lafitte dans son sketch impayable des Césars 2013 « le scénario c’est la colonne vertébrale… sans un bon scénario, un film ne peut pas marcher… » Au-delà de l’humour noir, cet axiome est exact.
® CharlElie – Février 20XV