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Confesse Book

08 – Députés, sénateurs

Députés et sénateurs se plaignent de travailler trop. On les comprend, c’est dur leur boulot ! Rester assis des heures, à bailler aux corneilles en écoutant des collègues dénoncer ce qu’ils pensent sans pouvoir le dire eux-mêmes, ou s’engueuler pour des virgules, puis tenter des rapprochements dans les couloirs, ou autour d’un cognac au restau « chez Françoise ».

http://www.lefigaro.fr/politique/2013/08/09/01002-20130809ARTFIG00444-le-blues-des-deputes-et-senateurs-qui-se-plaignent-de-travailler-trop.php

La politique n’est pas seulement une attitude de cabotin face aux caméras de France3, la politique c’est d’abord un travail. Des heures et des heures de maillage diplomatique pour formaliser une idée, et ensuite la faire fondre pour la mouler dans une loi.

Faire de la politique seulement pour jouir du Pouvoir sans les joutes verbales et les débats d’opinions, c’est comme vouloir être acteur pour être célèbre, sans monter sur scène ou apprendre son rôle.

Bien sûr que parmi les élus émus par la cause politique, il y a des femmes et des hommes honnêtes, dévoués à la Nation, fiers de la responsabilité qui leur a été confiée, nobles serviteurs de la chose publique, mais il y a aussi des magouilleurs de sous-préfecture, des ambitieux fiers de leur responsabilité gonflés à l’hélium, des intellos branleurs, des machiavels en loden tristes, des brochets prognathes et des ablettes de cour d’école, des avocats en quat’ quat’, et des ventripotents sexagénaires habitués aux flatteries et génuflexions obséquieuses, assoupis après les déjeuners offerts.

577 députés, 348 sénateurs ; on les dit trop nombreux… ? Je ne sais pas, apparemment, ça ne suffit pas: le Jeudi 25 juillet 2013, dixit le Canard Enchaîné, à la dernière séance de session extraordinaire qui devait débuter à 9h30, il n’y avait tout simplement personne hormis Denis Beaupin, le président de séance.

Telle la brume du matin sur un paysage endormi, tel un shot de somnifère dans la veine d’un alité, quand viennent les beaux jours, la paresse s’installe dans les esprits.

Malgré les huées de potaches et les chahuts protestataires dans l’Hémicycle,

Malgré les discours polémiques qui enflamment l’âme des partisans militants,

Malgré les séances de questions au micro le mercredi,

Malgré les intrigues de couloirs avant les votes importants,

Malgré les 13.000 € de salaire brut mensuel,

Malgré la gratuité des transports en première classe TGV,

Malgré 80 passages en avion,

Malgré les 5 lignes de téléphone, un abonnement internet et les frais de bureau pris en charge par ladite Assemblée Nationale…

Malgré un régime de retraite spécialement aménagé par eux pour eux,

Malgré tout, ça ne suffit pas,

Les élus députés et sénateurs s’emmerdent.

Si encore on le aimait,

mais on ne les aime pas.

Oh Lord, pour tout l’or du monde, je ne voudrais pas être à leur place ! Venir se réchauffer, quand il fait froid dehors, OK, mais quand le ciel est bleu, pourquoi se chamailler entre costard et tailleur droit pour des lois qui ne seront pas appliquées ?

Jalousent-ils les prolos qui se distraient en buvant des panachés de Despérados, ou en faisant griller des merguez?

Quand  » Voilà  l’été » comme disaient les Négresses Vertes,

Quand la France tourne au ralenti,

Quand même les choses lourdes sont prises à la légère,

Quand les berges de la Seine deviennent Paris-Beach,

Quand le manque de motivation semble affecter les pros de la controverse, ne devrait-on pas convier les députés et sénateurs à venir siéger en tong et  slip de bain, la casquette à l’envers, bouées gonflables et bikinis ? Peut-être qu’ils trouveraient d’autres arrangements entre pastis et cacahouètes à la buvette de l’Hémicycle…

– Allons, César, je t’ai fait de la peine ?

– Quand tu me parles sur ce ton, quand tu m’espinches comme si j’étais un scélérat … Je ne dis pas que je vais pleurer, non, mais moralement, tu me fends le cœur, je dis tu me fends le cœur !

 

CharlElie – Août 2013