Non, mais quand même, ILS l’ont voulu. Je veux, dire : ceux qui l’ont élu, ils le savaient. Ce qu’on dit de lui, aujourd’hui, l’avait été avant, par les uns, par les autres, et même ses « amis ». Bon ILS ne voulaient pas le croire. ILS étaient prévenus. ILS l’avaient vu à l’œuvre et pourtant, c’est bien lui qu’ILS ont choisi.
Moi, je reconnais, j’ai voté blanc. J’aurais voté noir si j’avais pu. Mais au deuxième tour, il n’y avait plus vraiment le choix. Ça se passerait sans moi. Et ça s’est passé. Pour le meilleur comme le pensaient les candides militants qui voulaient qui lui accordaient la sincérité d’un « homme normal », « comme tout le monde », mais aussi pour le pire parce qu’un homme « normal » est incapable de gérer un royaume.
Pire donc soupir.
Et descente dans les sondages !…
Oui, c’est vrai, chacun sa piscine, chacun son marécage, chacun son bassin nautique ou sa mare aux canards. La politique est une rivière à piranhas.
Faire le « bien » pour les autres, quand la définition du « bien » est différente pour chacun, impossible. En tout cas pas pour moi, merci.
Donc ILS ont élu celui qui avait démontré un sens habile des manigances de couloir quand il était à la tête de son parti ; au cours de cette même présidence il n’avait rien fait vraiment à part tirer son épingle du jeu, comme on extrait une baguette d’un tas enchevêtré au mikado.
Moins t’as de charisme, plus t’as des chances qu’on t’oublie. A la différence des fanfarons porte-étendards, chefs de guerre et hobereaux que tous les soldats veulent déboulonner parce qu’ils t’envoient au casse-pipe, il ressemble plutôt aux ceusses qui font profil bas et s’accommodent des barons en leur passant la main dans le dos, ceux qui résistent aux plans de restructuration, et perdurent dans les entreprises en se faisant le plus discrets possible, confondus avec les acariens de la moquette. Quand tu te fais vaseline, peut-être que ne laisseras pas ton nom dans l’histoire, mais avec un peu de chance, t’auras un bureau au fond du couloir et tu iras jusqu’à la fin de ton mandat.
Mais voilà, une fois élu, il était star, et ça, c’est une autre histoire. Ça y est, il avait satisfait son ambition personnelle, il était à la barre du paquebot… Pour aller où ? Il n’en avait pas la moindre idée. Comme celui des autres, son programme de campagne était un tissu de promesses enfumées. Pas malveillant, juste opportuniste, le mec a toujours agi comme ça, sans apparente méchanceté ; juste un homme gauche, un peu maladroit, se voulant conciliant, avec une sorte de candeur bonhomme, sans rapport avec le lustre de la fonction présidentielle.
Sauf que c’est pas le tout de brasser des phrases, en politique, il faut agir ! Et ça il ne sait pas, et Poutine l’envoie péter quand il lui téléphone pour lui dire de ne pas envahir l’Ukraine.
Nul en politique extérieure, nul en politique intérieure, il est même arrivé à démotiver ses propres partisans à force de dire oui à tout, sans que cette apparente acceptation soit suivie de faits. Mais bon, ça, ceux qui font semblant s’étonner aujourd’hui, et qui lui cassent du sucre sur le dos, tout ça ILS le savaient, et pourtant ILS l’ont élu, Lulu.
Alors aujourd’hui ils lui reprochent quoi ? D’être lui-même ?
Vient de sortir un livre abject écrit à l’encre d’amertume, par celle qui s’accorde le droit de se venger. Mais se venger de quoi ? Qui est donc cette concubine qui révèle au monde ses odeurs de salle de bains. L’information se disperse et soudain ça devient grotesque.
En s’attaquant grossièrement à celui qui dirige la France, ce pamphlet (de jour) nuit à l’image du pays. Enfin faut exagérer non plus, c’est vrai, on lui accorder plus d’importance qu’il ne mérite, n’empêche c’est nase. Tous les présidents pètent au lit, et disent des conneries en privé, ça sert à quoi de l’écrire ? Ah oui, j’oubliais, la Liberté. Oui bien sûr elle est libre de le faire. Doit-on ensuite attendre un autre livre de con-fess-ions pourries écrit par celle qui lui a succédé au bras du motard ?
Tout cela est juste médiocre. D’ailleurs s’il avait des couilles, celui qu’elle attaque devrait porter plainte pour atteinte à la vie privée de la nation. Mais lui qui est la risée du castelet des marionnettes, a-t il seulement la force de se rebeller ? Au fond, il fait pitié.
Après avoir été éconduite, on aurait pu penser qu’elle allait avec dignité comme l’a fait Hilary Clinton, faire profil bas et rester discrète. De plus n’étant ni élue ni conjointe, n’avait-elle pas profité indûment, des avantages et services de l’Etat ? Fascination / répulsion, la journaliste s’est muée en victime éconduite d’un prédateur mou.
Yes we canard. Triste jour. Quand le cancan devient l’info.
Les salves de mépris que ces 380 pages inspirent, sont seulement l’expression dépitée d’une littérature en deuil de voir la provocation polémique devenir l’enjeu fatal d’une édition mal en point.
Gageons que ce piètre incendie va vite s’éteindre, l’hématome va dégonfler, et il ne restera autour des cendres de ce dernier barbecue d’été que l’odeur puante d’une viande grasse brûlée vive, et le carbone exhalé par l’incendiaire malade d’un ulcère…
Pouark.
® CharlElie. – 20XIV