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Confesse Book

533 – Visite virtuelle de la grotte de Lascaux

Si depuis la nuit des temps l’homme rêve d’un toit pour le protéger, si chacun/chacune rêve de devenir propriétaire de l’endroit qu’il habite, pour autant « la cité de l’architecture » ne peut pas se vanter d’être le plus visité des Musées de Paris. Combien de fois suis-je passé devant sans même savoir qu’il existait…
Situé dans une aile du Palais de Chaillot, place du Trocadéro, c’est pourtant un lieu incroyable. La cité de l’architecture & du patrimoine présente trois galeries où sont présentées les collections permanentes : la galerie des moulages en grandeur nature; la galerie des peintures et des vitraux et la galerie des maquettes d’architecture moderne et contemporaine.
« Inventé » au XIXème siècle en grande partie par Eugène Viollet-le-Duc, l’endroit s’est donné pour mission d’assurer la promotion de l’architecture française, et de faire découvrir des œuvres architecturales emblématiques du patrimoine.
Pour ce qui concerne « la galerie des moulages » il faut convenir qu’Eugène s’est surtout concentré sur les constructions Romanes et du Moyen-âge, mais ça n’en est pas moins passionnant. Retrouver là, côte à côte à taille réelle 1/1 le tympan sculpté de l’abbaye de Cluny, ou celui de Moissac, l’ange de la cathédrale de Reims ou la tête hallucinée de la sculpture sur Rude intitulée « le départ de patriotes » qui figure sur l’Arc de triomphe, voire même la Fontaine de Neptune de la place Stanislas, des maquettes ou « chefs d’œuvres de compagnons charpentiers, et jusqu’au coq qui trônait sur la flèche de la cathédrale Notre-Dame, récupéré dans les décombres comme un trophée par un pompier après l’incendie de la cathédrale…
Pour les monuments, il s’agit certes de « reproductions » réalisées il y a une centaine d’années à partir des originaux, mais avec un savoir-faire et une maîtrise inégalée. Plus vrais que nature ! Pour faire la même chose, on utiliserait aujourd’hui un scan, le maillage par points et la fabrication 3D.
Toujours est-il qu’on se promène dans un décor vertigineux qui vous transporte à travers toutes ces époques.
Oui une sorte de vertige m’a envahi, mais l’expérience était loin d’être finie car dans la pièce du fond, je suis encore remonté plus encore dans le temps, en entrant dans la salle de réalité virtuelle…
La porte s’est refermée. J’ai enfilé un masque, un sac à dos qui contenait un ordinateur et, accompagné de cinq autres personnes et d’un guide, je suis me suis retrouvé téléporté dans la grotte de Lascaux.
Mon cerveau n’a pas compris ce qui lui arrivait, un instant on redevient préhistorique. Il n’y a pas de défonce plus grande que de rentrer dans l’espace des réalités virtuelles. Une aventure.
Ce n’était pas vraiment une première pour moi qui avait déjà découvert la 3D interactive avec mon ami le génial

Sylvain Ordureau, un des spécialistes mondiaux en matière de technologies du Cloud Computing, de la 5G, et qui détient des brevets de logiciels d’exploitation, numérisation, visualisation 3D de très haute qualité. Bref. Nous étions là et en même temps ailleurs. En un instant, nous nous sommes retrouvés il y a dix-sept mille ans. Nous étions carrément debout dans cette grotte dite « Jumelle ». Scannée dans ses moindres détails, on a pu la visiter et scruter le moindre détail. La 3D est maintenant une technique très au point, l’impression est époustouflante de réalisme.
Au gré de la guide qui conduisait les différents programmes ayant perdu toute référence au monde qui nous entourait, nous errions tous les six, nous promenant de long en large si je puis dire, entre les parois assez étroites de ces galeries et boyaux souterrains. Tandis que cette même guide répondait à nos questions concernant les techniques utilisées, concernant la signification de ci ou ça, concernant le niveau de dégradation causé jadis par les milliers de visiteurs qui jusqu’à ce que Malraux ne décide de la fermer, vinrent admirer l’endroit original qui n’est plus désormais accessible qu’à un nombre très limité de savants chaque année, se devant par ailleurs de répondre aux exigences d’un protocole rigoureux.
On baissait la tête ou on levait les yeux pour découvrir ébahis, tel buffle, vache, ours, ou rhinocéros réalisé sur les parois par les premiers « street artists » muralistes…
La visite dure environ quarante minutes. Ouvert les weekends et pendant les vacances, il faut réserver à l’avance car seulement six personnes peuvent entrer en même temps. Précisons aussi qu’il faut avoir plus de douze ans. Je ne saurais que suggérer d’y aller à ceux que l’histoire intéresse, ceux qui cherchent une super activité pour un WE ou pour une après-midi de vacances, ou simplement pour vivre une expérience inoubliable. À faire absolument: un souvenir à vie.
https://www.citedelarchitecture.fr/…/visite-de-la…
CharlElie COUTURE