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Confesse Book

510 – Mercredi -6 oct

Mercredi -6 oct
Matin changer le pneu avant et révision de mon scooter.
Fin de mat’ départ des œuvres pour l’expo du mois de Décembre chez Galerie Papiers-Gras à Genève
Toute la journée écrire.
Le soir aller voir « La mort en Face » le documentaire de William Karel et Nellu Cohn sur le massacre pogrom de Iasi en Roumanie en Juillet 1940. Effroyable barbarie, froide inhumanité. Dire qu’une telle horreur est conséquente de décisions prises par si peu de personnes, dire que cela s’est déclenché si vite, dire que les responsables ont falsifié les documents historiques, dire que cette même hystérie pourrait se reproduire demain… La démocratie est un consentement mutuel, mais nous sommes debout, en équilibre sur un baril de poudre. On sait aujourd’hui qu’il suffit d’une étincelle pour faire exploser la haine.
Jeudi 7 oct
Je me suis levé tôt. J’aime bien écrire dans le silence du matin, (un texte de présentation que m’a demandé Souleymane Diamanka pour son nouveau spectacle).
Midi.
J’ai des billets pour la Bourse de Commerce – Pinault Collection. Je me trouve beaucoup d’accointance avec le travail de David Hammons Celui-ci m’était jusque -là inconnu. Même si je ne me considère pas comme un érudit spécialiste, je suis néanmoins curieux et attentif, pourtant je trouve cela très « rassurant » de découvrir encore des artistes importants qui n’étaient pas encore vraiment mis en lumière. Tu me diras en ce qui le concerne c’est chose faite…Avec le soutien de Pinault qui l’eut cru, c’est cuit pour l’anonymat. J’y vois aussi une salle des œuvres de Studio Kippenberger, cet artiste Allemand qui m’a fasciné quand j’avais besoin de références, notamment pour la diversité de ses expérimentations dans les années 80.
17h Je vais à la Galerie Brugier-Rigail Paris pour signer les premières estampes «Arthur BAD BOY» accompagnant mon expo « les Rimbaud d’Aujourd’hui ». J’y reste ensuite jusqu’au vernissage. Beaucoup de monde à l’heure H et un très bon démarrage… Ravi d’y croiser notamment Fabien Verschaere, ainsi que Jean Glavany, venu en voisin. Je me rends disponible pour tout un chacun, mais vers 21h je ne tiens plus debout. On se retrouve dehors avec Alex Tréma et Jacques Espi venu du sud et nous allons manger dans le quartier avant que je ne sois totalement H.S. Heureusement mon scooter me ramène à la maison.
Vendredi 8oct
Je finis d’empaqueter mes affaires et je pars gare Montparnasse. Le taxi me fait l’apologie de sa Toyota qui a 400 000 kilomètres au compteur… Je retrouve Karim Attoumane direction Poitiers puis Limoges où l’on viendra nous chercher pour aller à Isle. On s’installe face à face, tranquilles TGV. À Saint-Pierre-des-Corps monte dans le compartiment, un voyageur un peu rock ‘n roll avec son casque à la main qui réclame sa place. Je bouge. Quand il baisse son masque, je reconnais Christophe Aleveque Officiel. On s’était déjà croisés il y a quelques temps, mais l’occasion est bonne de faire plus ample connaissance. Il me tend son livre « Éloge d’un vieux con » qu’il vient de sortir, et pour lequel j’avais reçu une invitation le 19 Oct au Café Charbon/Paris. Bref, on discute façon larrons en foire, quand le contrôleur, tel un surveillant entré dans une étude indisciplinée, menace de nous amender en nous reprochant d’attendre qu’il ait le dos tourné pour abaisser ledit « couvre-nez-au-menton ». Et ça part en polémique! N’avait-il pas conscience de s’en être pris à deux discutailleurs qui argumentent tels des potaches, face à un gars qui demande que la loi soit appliquée, si inepte soit-elle. Dura lex sed lex…
On se sépare à Poitiers où il joue ce soir, Karim et moi, nous continuons sur Limoges.
La salle de deux cents personnes fait partie de ces lieux qui accueillent les forçats de la route, ceux qui aiment jouer, les aficionados, les addicts ceux qui jouent pour jouer et considèrent que la taille de la salle n’a aucun rapport avec l’intensité d’un spectacle et que le plaisir de monter sur scène n’a rien à voir avec l’effervescence de la gloire. Sur les murs du couloir de affiches de Stef Sanséverino, de Bruno Cali Officiel, d’ Yves Jamait Officiel ou feu Julos Beaucarne, etc.
Nous nous régalons avec un show taillé aux cordeaux. Je fais quelques dédicaces, après quoi on se relaxe jusqu’à minuit et demi en discutant entre nous de sujets d’actus concernant la mémoire…
(à suivre)

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