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Confesse Book

496 – Dernier concert en groupe pour cet été 2021

Samedi 17 Juillet 2021
Ben, le runner est venu nous chercher au motel où l’on faisait la queue masqués pour les petits déjeuners. Quelle époque ! Le van nous dépose à la gare TGV Avignon. Retard prévu affiché sur le tableau cristaux liquides. Diantre, Fifi notre ingé son a-t il jeté un sort à la SNCF? Chaque fois ou presque qu’on voyage avec lui, il trouve une raison pour faire se hérisser ses poils d’ortie. LOL. On s’en amuse, – d’autant que c’est délicieux la soupe d’orties.- Pas de panique, on a de la marge pour le changement à Lyon direction TER vers Chambery.
Les trains sont bondés, de tous ces randonneurs qui voyagent avec armes et bagages (ou plutôt piolets et sac de couchage) sac à dos, cordes et mousquetons pour grimper vers les sommets, vers un ailleurs meilleur, grosses godasses à semelles dures ou grosses valises moulées, et bicyclettes en carbonne, qui partent faire des trails, du trecking ou des cross de vallées en vallées. Ah, quand on part dans les Alpes, on a besoin d’un peu plus qu’un speedo ou un string…
Je fais les petits exercices de mémoire pour essayer d’endiguer ceux qui me frustrent depuis quelques années maintenant. Ces trous qui transforment ma mémoire en gruyère, qui me font trébucher parfois, comme si je marchais sur un plancher fragilisé par les galeries creusées par les termites du temps. Je me crois à l’aise, en sécurité, et puis soudain sans prévenir, blop, crack, bin zooo, je ne sais plus ce que je dois dire, parce qu’il me manque un mot, une lettre…, et me voilà sur scène devant tout le monde, incapable de me souvenir de paroles que j’ai pourtant déjà chantées des dizaines voire de centaines de fois. Et rien, même pas la répétition ne prévient ces risques de « sudden drop », tombé dans le trou…
L’hôtel est pile poil devant la gare, très pratique. Par contre on attend un peu la navette qui doit nous emmener à la scène des Estivales de Savoie, la ville est obstruée, congestionnée en ce samedi par le défilé de la marche des Liberté, les anti-vaxs et « antipassanitaires », énervés mais plutôt joyeux.
Belle scène dans un contexte un peu « officiel », édifiée dans le parc de la la préfecture. Balances rapides. À nouveau Karim a un blème avec son ampli; ça se règle vite. On s’installe dans les roulottes métal qui tiennent lieu de loges. Je suis un peu dans le colletar/fatigue accumulée, mais sitôt sur scène la musique prend le dessus. Je reconnais devant moi des amis sur les sièges malgré les masques qui leurs sont imposés. Et le show démarre sur les chapeaux de roues, je me lève j’attaque « nès trop loin » et soudain blop, crack, bin zooo, un trou… On passe le couplet instrumental et les paroles me reviennent, comme une voiture qui a passé une ornière, le tour reprend sa cadence. Il faut dire que ce programme est très fluide, et il trouve l’assentiment autant de ceux qui connaissent et apprécient ce que j’incarne, que venant de spectateurs qui nous découvrent ou nous voient sur scène pour la première fois. Saluer. Dernier concert en groupe pour cet été, on se congratule à regret que beaucoup de dates ne se soient annulées ou non confirmées pour cause d’instabilité sanitaire… Et l’équipe se quitte en espérant se retrouver bientôt tous ensemble.
Sachant que pour ma part je serai la semaine prochaine en duo avec Karim à Deauville samedi 24 Juillet …
CharlElie Couture