23 Mars 2021
Marseille, Annecy, ces fêtes du printemps, carnaval(s) ou marches démasquées, sont dans la logique des choses. Si le ministre de l’intérieur croit qu’il va calmer le jeu et faire revenir l’ordre en tapant sur son bureau ou en faisant punir les organisateurs, il se trompe car elles ne sont que des épiphénomènes, prémices d’autres révoltes qui bourgeonneront ailleurs.
On a tous envie d’autre chose. Que les chiffres alarmistes soient vrais ou pas, un an après, ce troisième confinement poreux est une absurdité! Ces récentes manifestations « interdites », « païennes » révèlent surtout que le pays a envie de vie, non plus de « Morts à tous les étages », « Morts dans les couloirs », « Morts dans les Ehpad », « More de Morts ». Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, on a compris qu’ILS ne maîtrisent pas la situation. Alors qu’ils cessent de faire semblant de la jouer liberticides totalitaires.
Trop d’hésitations et de va-et-vient. Trop de vaccins oui/non. Trop de bordel administratif et de sauf-conduits démentiels, de laisser-passer illisibles, trop d’exceptions qui confirment la règle, trop « d’essentiels » d’un côté et de « musées inutiles » d’un autre. Trimbalez-vous dans la rue à poil et vous verrez si l’habit est « non essentiel ». (La plainte -heureusement sans suite- de députés idiots à l’encontre de Corine Masiero nue aux Césars a encore démontré comment l’habit fait le moine, voire la chanoinesse…)
Bref on en a tous ras le bol, ras le food-bowl plein et les stades de rugby vides, ras le masque de toutes ces injonctions à la mords-moi-le-nœud.
Le pire c’est que s’il fallait aujourd’hui réellement se protéger contre un véritable agresseur, on ne le ferait plus. C’est la fameuse fable du loup. À force de jouer à le craindre, on finit par ne plus y croire… La faute à qui ? Sûrement que le vieux-jeune Président autocrate trop sûr de lui s’est entouré de beniouioui dociles qu’il a drivés avec l’autorité d’un sergent chef s’adressant à de nouvelles recrues, mais aussi la faute à l’Administration qui a mis des bâtons dans les roues. Tours et retours de France, dirigée par les fleurons de l’École Nationale de l’Administration plus maline que les profanes, vulgum pecus et autres gueux que nous sommes, nous les manants pour cette Administration qui chapeaute tel un accent circonflexe la moindre voyelle de notre pensée et transforme une bonne idée en soupir.
La France a toujours tiré son épingle du jeu, grâce à sa liberté de pensée, son éclectisme culturel et son sens de l’improvisation, or dans ce cas précis, on s’est retrouvé tous asphyxiés, noyés sous des vagues déferlantes de décisions ineptes soi-disant alignées sur le principe de solidarité internationale, au résultat de quoi même les chercheurs et scientifiques français ont fait profiter d’autres pays du contenu de leurs recherches sur les vaccins…
Encore une fois, ce goût pervers pour la réglementation. Oh bien sûr ça part toujours de bonnes intentions mais à l’arrivée ça devient un enfer. Je ne sais plus qui disait: « quand on ne fait pas, on enseigne, quand on n’enseigne pas on contrôle. »
Quand on veut faire le bonheur à la place d’autrui, quand infantilise ses concitoyens, quand on harcèle les classes moyennes, quand on cesse de faire confiance du genre « Bon ben vaz-y si tu veux pas m’écouter, mets les doigts dans la prise, tu comprendras pourquoi je te conseille de ne pas le faire… »
Je fais partie de ceux qui souhaitent que le ministre de l’intérieur et le garde des sceaux aient l’intelligence cette fois de donner des consignes compréhensives à l’égard des fêtes et réjouissances printanières qui n’en sont qu’à leur début…