On se serait cru dans le sketch de Chevalier Laspales. « y en a qu’ont essayé, ils ont eu des problèmes ». J’arrive Gare du Nord, un bon vingt minutes en avance. Le train pour Bruxelles n’est même pas encore affiché. Je vais acheter un journal. J’entends alors qu’il est à quai voie 7. Je paie mon journal et je rejoins le quai tranquille. Mais j’ai à peine le temps de me faire scanner le billet que déjà on annonce le départ imminent du Thalys. Je marche pour rejoindre mon wagon un contrôleur me suggère d’accélérer le pas et je finis en courant. Dingue. À peine monté que les portes coulissantes se referment.
Ouf. Tu m’étonnes que le wagon n’est pas plein…
Lire. Ecrire. Somnoler, on arrive vite à la gare de Bruxelles-Midi.
Une voiture m’emmène Galerie Nardone Rue Saint Georges.
Accrochage parfait. Belle mise en valeur des œuvres choisies par le galeriste.
Je demande : « Vous avez le droit d’ouvrir ?
-Ben, nous sommes un commerce. Il faut respecter les règles mais sinon oui. D’ailleurs les musées aussi sont ouverts, faut juste prendre rendez-vous pour qu’ils organisent le flux… Eux qui rêveraient d’avoir l’affluence des grandes surfaces…
– En France on peut voyager physiquement en prenant l’avion, le métro ou le train, mais on ne peut pas voyager mentalement dans un cinéma, dans un théâtre ou un musée !
Je fais une séance de photos, une interview après quoi on me conduit pour déjeuner dans un restaurant fermé. Enfin il semble fermé, en fait c’est un « clandé », un clandestin, à la manière des « speakeasy » de la prohibition. On peut s’y nourrir en cachette, les vitres sont obstruées par du papier et on est installé derrière des paravents… Une ambiance un peu spé.
Retour à la galerie. J’enchaîne deux interviews et le vernissage commence. Il durera toute l’après midi. Deux vigiles à l’entrée s’assurent que seulement dix personnes sont présentes en même temps dans l’endroit. Les autres visiteurs doivent attendre sous la pluie qui s’est mise à tomber. Entre nous, quelle hypocrisie dantesque, si l’on veut que les gens s’enrhument ou tombent malades, on ne peut pas mieux faire. Mesures insensées prises par des technocrates plus intelligents que tout le monde, décisions absurdes imposées sans justification, en guise de soi-disant « prévention », incohérences, non-sens. Qu’on soit d’un côté ou d’un autre de la frontière (voire même de la ville) et les contraintes sont différentes… Par exemple nous avons pu entrer en Belgique aujourd’hui sans remplir de formulaire, mais ils prévoient d’annoncer qu’à partir de demain, les nouveaux voyageurs ne pourront rester que 18 heures…
Depuis le temps qu’on vit repliés sur nous-mêmes, si fatigante qu’elle fut, cette journée ressemblait à une récréation et ça m’a fait du bien de voir les ceusses avec lesquels j’ai pu un peu discuter.
Un an jour pour jour que la ville de Wuhan décidait la mesure « exceptionnelle » de confinement. Qui aurait pu imaginer à l’époque la suite qui allait être donné à cela? Dire qu’on rêvait du vaccin comme une possible issue à cette crise. Aujourd’hui quand bien même on se ferait vacciner, qu’il faudrait toujours porter le masque et garder les mesures de distanciation, ni garantie que « ça marche » ni qu’on puisse revivre normalement. Alors explique-moi l’intérêt de se faire vacciner? De toute façon aujourd’hui, en France on ferme les centres de vaccination par manque de doses. Même ceux qui veulent ne peuvent pas Quel imbroglio à la con ! Obsédé par une menace invisible dont on veut se protéger théoriquement. Une sorte de combat dans l’absolu contre on ne sait pas quoi puisque le virus mute. Ah la belle affaire ! Depuis toujours tous les virus mutent. On nous parle du variant Anglais ( comme s’il allait avec le Brexit) et puis aussi le Sud-Africain, et comme par hasard le variant Brésilien… M’enfin, quand ça va finir ? Et après quoi le variant-asperge, le variant pomme de pin, le variant glutamate ou aspartam, le variant nez rouge ou clou rouillé ??? À force de nous souler de chiffres contradictoires, on n’a plus confiance en personne. Et ce n’est pas le fait de nous donner les pires exemples choisis dans les pays étrangers, qui va nous redonner confiance envers ceux qui nous maltraitent sans vergogne depuis des mois. Bref.
Le lendemain départ à huit heures pour la RTBF où j’enchaîne trois interviews surtout axées autour du livre « New York memories » qui vient de sortir aussi en Belgique. Mon coup de cœur libraire c’est le « Yellow Cab » de Christophe Chabouté, adaptation en BD du roman de Benoît Cohen. Et j’apprends que le dessinateur sera présent dans ces mêmes locaux, en début d’après midi… Mais je serai déjà reparti…
Taxi back direction la gare,
Cette fois, je suis suffisamment en avance pour ne pas avoir à courir…
CharlElie COUTURE