2020 se termine en apothéose: en plus des milliers d’anonymes, chaque jour voit son mort célèbre s’éteindre pour illuminer la plume des chroniqueurs funéraires (aujourd’hui Robert Hossein, hier Claude Bowling, Pierre Cardin, Ivry Gitlis, Rika Zaraï, Claude Brasseur, Alain Rey…) Si seulement ces bourrasques de tristes nouvelles pouvaient cesser de nous empuantir l’esprit. Walking deads désabusés, la tête dans les épaules, les gens se traînent dans les rues piétonnes faisant leurs achats de nourriture de réveillon sans joie ni conviction. Le cœur n’y est pas. Couvre-feu à huit heures! Finie la bamboche. Faire la fête en tête à tête ou assis à six, pas plus, des fois qu’un voisin vous dénonce et que la maréchaussée débarque pour s’assurer du respect des quotas.
Dociles comme des animaux domestiqués, les sourcils bas, la lèvre molle,en jean ou pas, les gens se laissent faire. Humbles vassaux tributaires du système, ils murmurent qu’ils n’ont pas le choix, « c’est comme ça ». Fatalistes, ils obéissent aux ordres changeants des Maîtres qui n’en font qu’à leur tête.
Au début, il y avait eut ce rêve d’un vaccin, comme un fantasme de poisson rêvant d’un océan vierge, sans filet dérivant : un vaccin, LE vaccin qui allait nous libérer.
Et puis ça s’est transformé en bataille de laboratoires. Un jour oui, un jour non.
À force de se faire prendre la tête serrée dans les mâchoires d’un étau médiatique, à force de se faire gaver comme des oies, même ce rêve-là a disparu.
On ne sait pas, on ne sait plus, pris dans un logiciel de tristesse.
Plus de projet, plus d’avenir. Enfoncés dans leur mouise comme des hippopotames dans la boue, les entreprises, les indépendants et les artisans mettent la clé sous la porte. Certains se retrouvent à la rue. Les « Abbé Pierre », les « Emmaüs », les « Secours Populaire » ou « Resto du cœur » sont débordés par l’afflux des demandes alors que dans le même temps les dons sont en baisse. Et le cauchemar de la précarité s’abat sur les vieux, comme sur les jeunes étudiants sans travail d’appoint qui finissent à la rue. https://www.facebook.com/watch/?v=311834410110615.
Très émouvant Konbini de Blanche Gardin passant la nuit auprès des plus démunis à Bordeaux…
Il y a dans l’air autant de colère que d’abattement, autant de grogne que de résignation, autant d’amertume que d’accablement.
On autorise les messes et les services religieux, on autorise l’eucharistie des commerces, on autorise les voyages côte à côte, mais on interdit les spectacles autres que télévisuels, les représentations à distances ou les concerts Live at Home qui n’intéressent plus personne. Pas de concerts, pas de théâtre ni de cinéma ni de danse. Rien de joyeux. Décision aveugle et totalement arbitraire, née sous le clavier de méprisables incultes se targuant d’agir pour la cause commune !
Isolé dans un confinement protecteur, le président devient fou expliquant dans l’Express (en gros) qu’il ne comprend pas ces « Zintellectuels » qui se croient plus intelligents que lui, au point de remettre en cause ses avis suprêmes à croire que, malgré toutes les mesures prises pour le protéger, le virus auquel il n’a donc pas échappé a muté pour s’attaquer à sa faculté d’analyse…
Oh, sinistrose quand tu nous tiens! Il y a dans l’air comme une grosse déprime qui se traduit soit par un sentiment d’épuisement soit par des actes de violence https://www.senat.fr/questions/base/2001/qSEQ01121220S.html
On n’en peut plus!
Prendre un break!
D’habitude à saturation de messages de vœux tous azimuts en cette même période, cette année les écrans restent (Co)vides. C’est logique. Dire quoi? Se souhaiter quoi ? Chacun sous le masque, replié sur son drame personnel, sans espoir à court terme. Alors quels vœux souhaiter à ses amis quand on n’arrive plus à y croire même pour soi-même?
Les projets remis à plus tard. À quand on ne sait pas? Il ne se passe plus rien. « Nous sommes figés comme des œufs en gelée » disait mon copain Alex.
Et si les chiffres baissent ici, on parle que de ceux qui augmentent ailleurs, et si l’échelle locale ne suffit plus, on donne des nombres Européens ou mondiaux et le monde tremble. Plus de grippe, plus de pneumonie, il n’y a plus que du Covid19. Les anciens qui décèdent dans les EHPAD sont tous assimilés Covid19. (Sur les 60.000 imputés au Covid à ce jour un tiers des décès soit 20.000 personnes mortes en EHPA, âge médian des décès 85 ans selon les chiffres de Santé Publique France, sur la semaine 51) Peut-être qu’une enquête nous expliquera pourquoi et comment le virus les a touchés puisque les soi-disant « mesures sanitaires » drastiques sont appliquées là plus que n’importe où ? Qui les contamine puisqu’à part le personnel nul autre venu de l’extérieur n’est autorisé à les approcher ?
En vingt ans les gouvernants ont décidé de la suppression de 100 000 lits d’hôpitaux, mais plutôt que de revenir en arrière et réfléchir à un véritable plan de Santé Publique, animés par un cynisme abject les dirigeants aux manettes, préfèrent qu’on les remercie pour les aides qu’ils distribuent en jetant par la fenêtre des milliards de dette publique, comme des oboles aux mendiants.
Plutôt que de travailler dans l’intérêt de la France, ils travaillent dans l’espoir pervers de se faire réélire par les mendiants qu’ils ont eux-mêmes mis à la rue.
Mais comme si ça ne suffisait pas, on nous en remet une couche, comme pour nous réveiller avant même le lendemain du réveillon. Comme si dés aujourd’hui (en Décembre), un prédicateur météo lançait avec certitude débile qu’il pleuvra à Limoges le 18 Mai, tel un mensonge de plus à la face des candides, on nous annonce avec autorité une troisième vague à venir, puis une quatrième crise sanitaire, et un été 2021 « dangereux »…
Liberté ? Quelle Liberté ?
Egalité ? Quelle Egalité ?
Fraternité ? Quelle Fraternité ?
Et pourtant, il faut y croire encore, pour qu’on puisse enfin parler d’autres choses, pour que la vie reprenne le pas sur la mort, que l’amour nous transporte au-delà des tranchées de la haine, que la Nature et l’Environnement soient remis au premier plan des préoccupations pour le futur, pour que le Partage et la Solidarité l’emportent sur l’arrivisme égoïste, et enfin pour que la Culture dans toutes sa diversité, puisse à nouveau être entendue, respectée, partagée,
VIVEment 2021 !
CharlElie COUTURE
31 Décembre 2020