Le temps de poser mes affaires à peine atterri de New York, et je suis descendu dans le Sud rencontrer les gens d’Agde avec qui se profile un projet « Multiste » : concert, expo et rencontre litté-raire… pour l’automne prochain.
Visiter à Sète le nouveau lieu du Réservoir et l’atelier DPJ de xylogravure. Avaler quelques délicieux fruits de mer et remonter dans la nuit à Montpellier.
Les rencontres presse commencent dés 16h à l’espace d’ART de l’Arbre Blanc où je présente en collaboration avec L’ART-VUE l’exposition « NEWYORKed ». Une trentaine de pièces dessins peintures. Vers 18h l’endroit se remplit et ne désemplira pas jusqu’à 21.30h quand je m’éclipse pour diner.
Réveil 5 heures. Une vague de froid est passée tel un fantôme glacé sur le Sud de la France. Je pars à pied à la gare. Longe le tramway. Très excité par ces lumières de nuit, merveilleuse am-biance d’un Montpellier presque désert, je fais plein d’images.
À la gare coup de sang, le train n’est pas affiché, et pour cause, il y a deux gares à Montpelier et c’est l’autre… Attraper un taxi, qui nous y conduit vite. À 6 heures du mat’ ça roule bien.
TGV à quai. OK. Une heure après le départ, on nous annonce que le train doit ralentir pour cause de « grosses perturbations nei-geuses… Ralentendo. On passe à Valence à 30 à l’heure… Du coup on arrive à Paris avec 1.10h de retard. Heureusement que j’ai compté large. Le temps de changer de valise, manger un mor-ceau, Martin sonne à la porte et je retrouve Karim et Matthieu qui arrivent en van pour aller jouer à Bolbec (à trente kms du Havre). Il pleut.
Il pleut tout le long du chemin
Il pleut.
Je n’arrive pas à dormir. Alors j’écris l’ordi sur les cuisses. On croise des grappes de gilets jaunes sur les ronds-points, mais pas de blocage.
Arrivés vers 17h30, devant les grands murs d’escalade dans cette salle multisports transformée en salle de spectacle. Néan-moins bon matériel et super son. On retrouve Cyril, Mitch et Phiphi les deux Sound men, et Julien Lightman. On passe du temps sur la balance
Bel accueil, sympa, mais confort spartiate. Les loges sont des vestiaires. Les gens entrent et sortent. Pas très intime. Déjà que je suis fatigué, je n’ai pas vraiment de temps pour me concentrer avant le spectacle. Il fait frais. J’ai des frissons. Monter sur scène. On joue bien, y a de bonnes séquences, j’ai les notes dans les doigts, mais les mots de liaison ont un peu de mal à venir. 4 heures de sommeil c’est un peu court. Mais bon, j’ai la voix chaude de la fatigue ; bien timbrée. À la fin du spectacle je salue David Dévérité venu de Rouen avec son fils. Mais pour le gamin, apparemment ce spectacle fut un pensum. On le voit renfrogné. Il fait la gueule. Je tente un : « Qu’est ce que t’écoute comme mu-sique ?
Il me répond laconiquement : – Pas « ça » !
Je réessaie hésitant : – Mais plus précisément ?
– Euh… du Rap !
– Mais encore ?
– Du rap Américain…. »
Bon ça va j’ai compris… Je n’insiste pas. Je salue les parents et pars dans l’entrée en courant d’air, faire les dédicaces pour des gens autrement plus heureux et enthousiastes.
La rupture entre génération, semble irréversible, irrévocable rédhibitoire, aussi profonde qu’une faille tellurique.
Une salade, enfourner mes affaires dans la valise et je monte dans la voiture qui me conduit à Boulogne dans la nuit. Après un spectacle, j’aime bien m’assoupir, bercé sur la route, ça me rap-pelle les nightriders des tournées « d’avant ».
Coup de pot, l’ami chez qui je dors est médecin. Il me prescrit juste ce qu’il faut pour freiner l’angine qui est en train de me mettre la gorge en feu.
2 heures du mat’ je m’aplatis dans le lit, et tombe dans une sorte de coma de fatigue.
J’en ressors à 9h. Après un excellent petit dej’ au milieu d’une ménagerie tonitruante (4 chiens, 8 chats, deux cochons d’inde…) je suis invité à visiter le nouveau bassin « haute-mer » du plus grand aquarium d’Europe, le centre de la mer Nausicaa. 10.000 poissons. Impressionnant, passionnant, éducatif. Visite guidée réponse aux questions.
C’est pas tout ça mais ça creuse, je me régale à L’Ilot Vert depuis le « cocktail transparent aux agrumes » jusqu’au « soufflé crous-tillant ».
Tout ça m’a remis en superforme quand j’arrive à Calais.
La salle du Channel Scène Nationale est bondée à craquer comme on les aime. Deux concerts qui se suivent c’est le pied. Ces salles de public assis-debout, nous correspondent au poil. Show d’enfer, un des plus fluides de la tournée, inspiré, on trouve encore des choses nouvelles. Public hyper réceptif. Des amis dans la salle (dont le clavier Jerry Lipkins avec qui j’ai joué au début de ma carrière).
Après longue séance de dédicaces et repas joyeux.
Réveil 7 heures on part tôt, je dois être à Paris de bonne heure, d’autant que j’ai promis à mon ami Thibault De Montalembert d’aller le voir en matinée sur la scène du Théâtre Heberto où il joue « Garde à vue »…
Etc.
En résumé, encore une bonne semaine sans trop dormir !!!!
Même pas sommeil !
CharlElie.
Nov 2019