Souvent raillée par la craille des sombres oiseaux du malheur qui ironisent à propos de son jeune âge, Greta Thunberg me fait penser à Jeanne d’Arc, idéaliste, combattante, même pas peur… Sauf que l’ennemi de Greta (qui est aussi le nôtre et celui de vos enfants) est un démon, une puissance invisible maléfique, qui s’appelle « cupidité ».
Cet âpre désir du gain est un diable, une obsession capitaliste très difficile à attaquer car son aspect changeant le rend insaisissable. Ce Diable tourmenteur de la convoitise vorace est difficile à montrer du doigt car tel un mutant fluide, il sait se transformer au gré des arguments qu’emploient ceux qui le défendent.
Et cette avidité insatiable, cette concupiscence spectrale modifie sans cesse son apparence. Sur un squelette d’ « égoïsme » (sous entendu « moi d’abord » ), elle se drape des beaux habits de la « liberté d’agir » ou du « goût de l’entreprise », elle se pare des couleurs de la « volupté hédoniste pour les bonnes choses » et du « plaisir de consommation » ou elle se travestit outrée en « plaisir de vivre désinvolte » ou encore elle s’appuie sur l’absurde prétexte de la « tradition » pour justifier ses choix viciés aux conséquences dramatiques. Mais tout cela n’est qu’un camouflage, le but étant de protéger ceux qui considèrent que la Terre leur appartient.
Tout cela pour que rien ne change et qu’on les laisse continuer à perpétuer leur funeste entreprise de dévastation.
L’ONU mis à nu.
« Jeanne » Thunberg peut lever haut son étendard à l’ONU, elle a devant elle des gens qui baillent en ayant (au-delà des grands mots et du baratin qu’on leur connaît) comme préoccupation première de conserver leur position. Ils sont des « témoins inertes » mais néanmoins rémunérés sur ce banc des Nations-Unies, où ils n’ont malheureusement qu’un pouvoir de représentation, passant leur temps à faire semblant d’agir tout en ne faisant rien que du vent, arguant du fait qu’ils ne sont pas les moulins eux-mêmes.
Et si on les pique, si on les enquiquine avec nos angoisses fondées sur le constat, les dirigeants des nations associés /acoquinés aux mentors de la finance et patrons de l’Industrie, les géants « éscronomiques » qui règnent sans partage sur la destinée de l’Humanité, connaissent suffisamment de monde parmi les médias pour lancer des escarmouches sur leurs contradicteurs. Alors ils envoient à l’attaque des meutes d’apologistes bien remontés et des éditorialistes réactionnaires, des mercenaires chevronnés qui éructent leur vieille morgue méprisante à pleines colonnes, des tribuns haineux qui vaporisent leurs postillons de critiques acidulées au micro des radios qui appartiennent à des grands seigneurs conservateurs, voire même des vils sicaires se voulant insensibles qui aboient leurs diatribes enflammées ou exhalent leurs jugements nauséabonds à l’encontre d’icelle demoiselle qu’ils veulent derechef envoyer ci-fait au bûcher qu’allumera ledit Jair Bolsonaro lui-même en bois d’Amazonie, par exemple…
Et en attendant on consomme toujours plus, on pollue toujours plus,
Et on tue les abeilles,
To bee or not to bee !
CharlElie.
Septembre 2019