Nancy Vendredi 13/ Samedi 14 Septembre 2019
« Le livre sur la Place » c’est ce qu’on appelle paraît-il l’Evénement littéraire de la rentrée…
En effet, c’était chaud. Et pas seulement parce qu’il faisait une température estivale, mais parce qu’il y avait du monde, beaucoup de monde, beaucoup beaucoup de monde sous la tente chapiteau qui nous accueillait nous les oiseaux dans la volière pareil à eux qui viennent se percher sur un fil, les écrivains de tous bords et tous styles viennent dans les salons et rencontres littéraires, s’asseoir là sur une chaise derrière une pile plus ou moins haute d’ouvrages à vendre.
En fait la métaphore de l’oiseau est moins exacte que ne serait celle du pêcheur sur son banc, pauvre pêcheur parfois qui attend que quelque chose se passe. Certains auteurs voient passer des bancs de poissons mais de longs moments s’écoulent sans que le moindre cyprin ne daigne goûter à leur esche.
Non je ne dis pas non plus que les gens sont écaillés et silencieux. Oh que non, ce n’est pas parce qu’on est assis qu’on n’entend pas les commentaires souvent cruels, mais on ne sait jamais qui va venir s’intéresser à ce qu’on propose.
Beaucoup beaucoup de gens peuvent ainsi déambuler devant vous, sans même tourner la tête. Et puis soudain quelqu’un sort du flot, et le bouchon qu’on a dans la tête se met à danser.
C’est comme ça partout, dans tous les salons du livre: il y a les célébrités, les médiatisés, ceux que le public connaît, reconnaît, prend en photo, de loin de près en selfie ou en « portrait » et puis il y a les Zôtres, et pour eux, c’est plus hardos! Bien sûr ils sont contents d’être là, mais les instants peuvent se compter en demi-heures avant qu’il se passe justement quelque chose pour eux… Mes voisines à la table par exemple qui rageaient de ne pas être sollicitées, voir gênées par la présence de ceux nombreux qui venaient me voir.
Il faut dire que Nancy c’est toujours un peu spécial, j’y suis né, j’y ai grandi et vécu jusqu’en 1985. Le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai beaucoup de souvenirs en l’endroit, d’autant que les derniers concerts et expositions (dont la belle rétrospectives NCY-NYC) ont laissé de belle impressions…
– On est content de vous voir revenir… Alors c’est fini l’Amérique? Faut continuer à chanter, Charlélie, j’adore votre voix…
– Merci, pour info je serai en Concert à « l’Autre Canal » le 14 Mars…
Alors je revois des amis dont j’avais perdu la trace, d’autres personnes m’évoquent des anecdotes avec ma famille ou personnelles en relation avec telle ou telle de mes prestations. Mais il y a aussi une grande majorité de gens qui ne connaît que mon nom, alors j’entends des:
– Vous ne chantez plus, ah c’est dommage…
– Oh la la, vous avez changé…
– On vous voit plus à la télé…
– Vous pouvez dédicacer pour mon père, lui, il adore ce que vous faites, moi j’ vous ai jamais entendu, mais bon, c’est plus sa génération, excusez moi …
– Alors comme ça vous écrivez maintenant… »
Bon, les gens sont les gens.
À l’arrivée ce qui est certain c’est qu’en fin de samedi la pile de livres qu’avait commandée la Librairie Hall du Livre qui m’accueillait était presque vide et j’en ai profité pour aller faire un tour pour saluer certains auteurs et amis: le grand et chaleureux Abd Al Malik, Michel Bussi qui me dit aimablement qu’il regrette aussi que la chanson n’ait pas été dans le film éponyme, le vosgien Pierre Pelot toujours envahi par un drame qui ne s’évaporera jamais, Eléonore Pourriat rencontrée à New York avec Benoît Cohen, Cali venu faire un tour dans l’antre d’Alibaba où mes œuvres américaines sont en partie stockées, et puis j’ai pu serrer la main de Laurent Sagalovitsch dont j’apprécie l’humour et l’ironie de la prose ciselée, lui que je sais installé depuis quelques années à Vancouver et que j’étais loin d’imaginer à Nancy ce jour là, et puis j’ai déjeuné avec l’écrivain Américain Jim Fergus, auteur (entre autres) de romans passionnants inspirés par la culture Cheyenne. On parle de mon retour et de ma double nationalité, il me raconte la difficulté qu’il a d’obtenir la sienne française, lui dont la mère est pourtant Française et qui habite dans l’Aveyron. Enfin via Olivier, le directeur des éditions Lorraine de La Dragonne, j’ai aussi fait la connaissance de Mark SaFranko, qui vit dans le New Jersey et que je me promets de revoir à New York quand j’irai en Novembre.
Ce Samedi donc c’était chaud, le plein soleil et le retour des Gilets Jaunes dans une ville quadrillée.
Bon, c’est vrai que j’aurais eu tord de ne pas y aller, mais on m’avait demandé de réserver du temps pour le vernissage de l’exposition « UrbanBlue » que je fais à Boulogne/ Billancourt, galerie Arnaud Bard, il fallait choisir, finalement on s’est débrouillé un premier vernissage eut lieu Mercredi et on m’a rajouté sur le programme du « livre sur la Place, il y a seulement un mois : » Voyons, CharlElie, c’est TA ville, il FAUT que tu y sois…
J’ai répondu: si vous le dites…
CharlElie Couture
septembre 2019