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Confesse Book

332 – A Namur

Entre intimité et Forêt de livres…

Jeudi
Ça a commencé à France Inter avec Alexandre Delmas l’émission « Ciné qui chante ». pour laquelle j’avais fait une sélection de chansons / musiques de film qui allaient de Jean Yanne à Pink Floyd pour le film More de Barbet Schroeder, ou Justin Timberlake pour Inside Llewin Lewis des frères Coen et Knocking on the heaven’s doors de Dylan pour « Pat Garrett ». L’occasion de parler de soi finalement d’une autre manière.
Climat chaleureux; de ces émissions dont on repart avec le sentiment d’être juste bien.
Paris, fin Août il fait beau, pas encore trop chaud. Délicieux.
Je rentre chez moi le temps de récupérer mes fiches et je repars en studio pour enregistrer trois émissions de plus pour Radio Perfecto. Cela fait des mois qu’en fonction de mes disponibilités j’enregistre par séquence mon Alpha rocks, l’émission dans laquelle je raconte ma discothèque par ordre alphabétique. Ils mettront tout cela en ligne à la rentrée…
Entre quatre murs, sans lumière du jour, je ne vois pas passer les heures, et je ressors à la nuit tombante.

Vendredi,
Il recommence à faire chaud quand je me dirige à pied vers la Gare du Nord. Thalys d’abord et ensuite direction Namur où je vais participer à l’Intime Festival dont le directeur est Benoit Poelvoorde.
Benoît et moi, on se connaît depuis  » Modèle déposé  » son premier spectacle au Café de la Gare. Le réalisateur Rémi Belvaux et lui appréciaient ce que je faisais, et avant de se donner à vocation théâtrale, Benoît avait commencé des études de dessins, ce qui nous rapprochait. Sa personnalité hors norme trouvait des points commun avec ce que j’exprimais et on s’est très vite, comme naturellement, pris d’amitié. Et puis il est devenu l’immense qu’on connaît…. Aussi j’ai été flatté qu’il choisisse de m’inviter cet été à parler du « Multisme » au cours d’une rencontre parmi celles qui se passent durant ces 3 jours de littérature du Festival de l’Intime.
À la Gare de Bruxelles Midi, je reconnais la comédienne Valérie Bonneton, qui se dirige vers le même point de rendez-vous. On échange quelques paroles aimables, et on s’installe dans la voiture avec Francis Eustache (un chercheur en neuroscience qui doit parler des questions de la mémoire – et qui me connaît via ce qu’on peut appeler « le cas JM Huret »-), ainsi qu’une journaliste qui vient présenter des films qu’elle a aimés (dont un documentaire intitulé « Coming Out »).
Le temps de poser mes affaires à l’hôtel, faire un tour en ville, manger une glace, et je retrouve Jackie Berroyer qui sirote une bière sur la place. On évoque des souvenirs communs, comme ceux du temps où il apprenait ses premiers accords de guitare à Arthur H…
– Qui du coup est devenu pianiste, ajoute-il avec humour. » Benoit arrive sur ses entrefaites et tout de suite il instaure une bonne humeur conviviale.
– Ça fait dis donc, quelques temps qu’on ne s’était pas vus…
… et pourtant on se retrouve instantanément avec la même connivence.

Valérie Bonneton m’accompagne pour aller écouter  » Un membre permanent de la famille », une nouvelle de Russell Banks que lit Jackie sur la scène du grand théâtre.
La scène vide, juste une lumière, une table et Jackie qui lit. Simplement ça, excellent!!
On se retrouve ensuite nombreux au foyer du théâtre où je fais la connaissance de Bruno Belvaux qui m’interrogera le lendemain au même lieu et place à 15 heures. J’ai déjà hâte d’y être… Sauf que d’ici là, il y a ce soir, et je ne sais pas s’il y a moins à manger qu’à boire, mais ce qui est certain c’est qu’une fois encore je me remplis l’estomac… de liquide. Disons qu’on a beaucoup de choses à se dire Bruno et moi, et du coup, la nuit n’en finit pas de finir. Tard, très tard, si tard que je ne sais plus retrouver mon chemin dans les rues vides de Namur où je déambule à deux heures du matin, en essayant de mettre un pied devant l’autre, une tranche de pizza froide et molle à la main.
Finalement je m’écroule comme un polochon à côté du polochon.

Samedi
Quand j’émerge façon sortir du coma, je plonge direct dans une baignoire où j’essaie de dissoudre mon mal de crâne. Rempli de bonnes intentions et surtout le corps en vrac, je me promets à moi-même un nouveau mois de sevrage (…) Heureusement que la matinée est longue…
15h
À mon tour je monte sur la scène de ce beau théâtre, la salle est pleine.
Je m’installe au piano et j’entame « Les chevaux Froids » puis Bruno Belvaux me rejoint, il connaît bien mon épopée qu’il suit depuis des lustres et des chandelles. C’est un régal de se laisser driver comme un cheval de coche. Pendant une heure il m’entraîne sur le chemin de ses questions, seulement interrompu par « le lamantin » sur le grand queue, par un commentaire d’images qu’il me demande de faire à partir de repro de mes tableaux projetées sur un grand écran ou d’un exercice d’analyse de l’œuvre face à un fameux « Pornocratès » de Félicien Rops.
Le temps passe vite et c’est déjà fini. Je signe quelques livres, (je dois m’excuser qu’il n’y ait pas de disques à vendre mais je promets de revenir en concert. Un dernier salut à Benoît en le remerciant de m’avoir invité, mais c’est lui qui me congratule comme un frère.
Et hop, déjà dans la voiture qui me ramène à la gare de Bruxelles Midi où je monte dans le Thalys…

(à suivre)

CharlElie Couture