Comme toujours sitôt après l’éblouissement d’un instant magique, on se trouve envahi par une sorte de vide aveuglé, qu’on appelle « fatigue ». C’est vrai que concert du 12 Avril 2019 au Trianon pourrait apparaître comme un « détail » pour les héros qui remplissent des Zénith, des Arénas, des Stade de France, ceux qu’on invite dans les grands festivals d’été, il n’empêche que le Trianon était archi plein et rempli d’émotion(s) atomiques.
Depuis le début de ma « carrière », je veux bien croire qu’il ait pu me manquer ce petit quelque chose qui permet à un chanteur de devenir « de charme », comme celui qui habite les artistes qui savent séduire les affluences aussi nombreuses que populaires, ceux qui excitent la convoitise des gens du marketing et attirent l’amitié de leurs pairs « les stars et célébrités pipoles» dont la présence flatte l’ego. Oui, je sais tout ça, mais je n’ai peut-être pas toujours fait ce qu’il fallait non plus pour aller vers eux… J’ai continué ma route coûte que coûte en conservant la même passion au ventre. Les quinze dernières années passées à NewYork m’ont permis de prendre du recul tout en restant concentré sur les choses qui me semblaient les plus importantes, à chacun ses priorités. Je n’ai pas planté une tente sous un ciel gris de pensées maussades en rendant les autres responsables de mes infortunes, mais j’ai continué à pédaler à l’énergie, d’année en année afin de faire avancer mon triporteur tout en gardant l’horizon de l’idéal en ligne de mire.
Certes chacun de mes concerts s’efforce d’être unique et réinventé, certes on peut aussi penser que ceux de la jeunesse furent particuluèrement intenses, pourtant le public présent au Trianon a pu juger de la distance parcourue depuis mes débuts dans les années 80 ! Les cinq invités musiciens qui nous ont rejoints sur scène furent une manière de rendre hommage à tous ceux qui m’ont accompagné dans ce périple. Se sont succédés par ordre d’entrée en scène, l’accordéoniste Sam Garcia au bandonéon qui a joué sur « Ma descendance » (et aussi plus tard sur « Dans la boue »), puis l’harmoniciste Vincent Bucher sur « Another man Blues », puis le guitariste Nico Mingo ajoutant ses rifs à ceux de Karim sur « Oublier », puis le trompettiste « Pierre Marie » sur « Résister Sister » et enfin pour conclure l’apparition illuminée d’Alice Botté sur le dernier titre dédié à Jacques Higelin (avec qui Alice a joué pendant des années). Quand je parle de « concert exceptionnel » c’est bien sûr à eux et à leur présence chaleureuse que je repense, couronnée en rappel par la venue sur scène de Yamée qui partagea avec moi en double voix une « Ballade du mois d’Août75 » merveilleuse.
Ces instants sont trop rares pour feindre de les ignorer. Oui, ce concert du vendredi 12 Avril 2019 au Trianon a tous les atouts pour devenir UN parmi les concert références.
Un grand merci à tous ceux qui ont rendu ce spectacle possible: la production Azimuth (Bernard Batzen, Geneviève Girard et tous les acteurs solides de cette société du spectacle digne de confiance), ainsi qu’à l’équipe disque de « Rue Bleue » et « PIAS »,
Merci à Shaan, auteure talentueuse des images photos/vidéos qui m’habillent, ainsi qu’un « Big up » aux super communicants Sébastien D’Assigny et Héloïse,
Merci aux musiciens Karim Attoumaneb(gtr), Pierre Sangra (violon, banjo, mandoline) Martin Mayer(drm), Mathieu Denis contrebasse et bass) et techniciens (Sound : Philippe Guichard, Mitch Balanec, light : Julien Sparks et régie : Cyril Sanz et JL Couléard) qui m’accompagnent, sur cette tournée « Wake up tour/ Même pas sommeil » avec les mêmes professionnalisme et amitié intelligente.
Merci bien sûr aussi à Annie, à la fois discrète et habile gestionnaire des bonnes idées,
Et enfin aussi un grand remerciement à toutes celles et ceux présents dans la salle, ceux que j’ai pu reconnaître de mes ami(e)s, certains venus de loin pour l’occasion (dont NewYork, Londres, Nancy, Lille, Lyon, Rennes, Grenoble, de Grèce et même de Tunisie…)
Et tous ceux que je ne connais pas, mais qui m’ont suivi à travers les années, quelles que furent les péripéties de mon parcours.
Oui, merci à vous tous pour votre fidélité.
Juste le temps de me retourner, et dans quelques jours on repartira de plus belle ensemble pour de nouvelles aventures. Car j’ai toujours en moi cette envie de faire mieux, et il me reste encore d’autres défis, d’autres challenges. Non, ce concert n’était pas une fin en soi, l’histoire ne s’arrêtera pas de sitôt, mais pourquoi se draper dans une fausse pudeur ? Ce post n’a pour seule intention que de garder la trace du souvenir de la joie immense qui nous habitait tous en cette soirée du Trianon 12 Avril 2019.
CharlElie Couturehttps://youtu.be/ih9npILY2m0