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Confesse Book

289 – Retour difficile – 1

Un retour difficile
(le mensonge)…
1-
Dans l’Uber qui me ramène à l’aéroport Trudeau après le vernissage de mon expo Galerie Griffintown à Montréal, la radio annonce des perturbations aéroportuaires. Je dis au chauffeur que je ne m’inquiète oas. J’ai de la marge : il est 7h et quart ; mon avion est prévu à 10h. J’ai le temps de voir venir. Et puis j’imagine qu’Air Canada a l’habitude, les médias ont annoncé une « tempête » mais cette première neige s’est résumée à un petit 10 cms.
C’est vrai que « l’aréoport » comme disent les Québécois, est étrangement peu animé pour un vendredi, de plus je n’ai pas de bagages c’est facile alors les contrôles se font très vite.
À 8h15, j’ai déjà ma carte d’embarquement, mon siège.
Le temps d’aller boire un café. Relax.

9.00h
Je fais des jeux de lettres sur mon téléphone, quand celui-ci se met à sonner. Ma femme m’annonce que mon vol est annulé. What ? Annulé ? Mais non, c’est impossible, j’ai demandé en arrivant et on m’a confirmé pas de problème, et j’ai ma carte d’embarquement à la main. « Vas quand même te renseigner ! ». Confiant, je cherche un panneau éclairé : Dammit, en effet, mon vol Canceled, lui seul annulé ! Les autres partent, mais pas le mien. Qu’à cela ne tienne, restons calme, je cherche un comptoir Air Canada. Quand j’y arrive, il y a déjà la queue devant une « hôtesse » en costume virulente qui houspille les passagers tantôt en français tantôt en anglais : « C’est comme ça, I can’t do nothing, non, je vous dis madame, j’ai po d’informâtion, attention restez correk. Non, pas de vol pour la Guardia New-York aucun, zéro n’insistez pas. J’vous dzi… Pnot today! J’y peux rien, assoyez-vous ! Attendez si vous voulez on va vous r’mett’ sur un vol demaing! » Les gens s’énervent. Elle en sort un qui dit qu’il ne veut pas rester prisonnier. « Nous sommes le seul vol annulé ! N’y a-t il pas moyen de prendre un autre compagnie ? puisqu’apparemment y a que vous qui ne volez pas.
– Non monsieur, c’est pas possible toutes les compagnies sont overbookées !
-What ???!!! »
J’attends. J’ai le cœur qui bat mais je reste neutre. On dirait qu’elle va péter les plombs. Un autre type arrive. Un jeune barbu. À son tour, il s’en prend plein la tronche, mais il reste poli. Quand vient mon tour, sans un mot, il me tend mon billet. Je m’aperçois que je suis sur un vol… What ? Ah ben non, ça va pas le faire… Demain ? Demain soir ? Non c’est pas possible.… Les autres vols décollent, mais pas nous ?
Je retourne voir le type, mais vu que le client devant moi vient de crier et de s’énerver, je tente une approche « corde sensible », je parle doucement, je dis que dois impérativement rentrer aujourd’hui à New York, car les enfants vont sortir de l’école à 5 heures qu’ils vont se retrouver sur le trottoir.
Apparemment ça marche, il est ému, il me dit qu’il va m’inscrire sur le vol de 1.45 mais sans aucune garantie ; il y a déjà une longue liste d’attente, mais il va laisser une note… Je n’ai pas de siège, mais au moins, j’ai une nouvelle carte d’embarquement.
Je commence mes prières et j’essaie de me calmer en reprenant mes jeux de lettres.
Les heures passent.
Midi. La porte s’ouvre qui mène à l’embarquement C58. Personne au guichet.
Un jeune arrive me dit que sur son application le vol est annoncé Porte C86. Retardé à 14.15.
On repart donc à l’autre bout de « l’aéroporte C 86…. »

A suivre-