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Confesse Book

38 – Jeu de cartes

Rien n’est jamais fini. Même si on se croit à l’abri, derrière ses frontières, même si on a parfois le sentiment qu’on est arrivé à un point d’équilibre géopolitique démocratique, même si certains veulent croire qu ‘ « aujourd’hui c’est pour toujours », l’équilibre est très précaire. Une simple pression et les choses basculent.

 

Qu’ils soient rois ou tyrans, qu’ils aient été élus, ou qu’ils aient pris le pouvoir par la force, qu’ils s’appellent Alexandre ou Cyrus II roi des Perses, Qin Shi Huangdi premier empereur de Chine, Temujin, aka Gengis Khan, Carolus Magnus, Rollon le Viking, Charles Quint, Cortez ou Napoléon. Un jour ils se trouvent à l’étroit  entre les frontières qu’on a défini avant eux, et ils décident de s’accaparer les terres voisines.

Cette expansion est presque toujours sous-tendue par une idéologie qui sert d’argument. Hitler s’était efforcé de convaincre ses chemises brunes que le Reich durerait 1000 ans. Ses soldats prosélytes sont partis à l’assaut de l’Europe, ils ont tué et se sont fait tuer, persuadés qu’ils agissaient pour l’avènement d’une idéologie à long terme. En fait ça n’a duré que sept ans. Sur la carte ci-dessous la guerre de 39/45 ne représente que quelques images. Et pourtant combien de pleurs et de douleurs.

 

On le voit actuellement au moyen Orient, en Syrie, ou en Russie/ Crimée / Ukraine. Il suffit d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Suffit de presque rien pour que les choses dégénèrent.

Les frontières nous définissent parfois les murs et  remparts semblent nous isoler, mais on n’est jamais mieux protégés que par une diplomatie intelligente qui s’occupe de désamorcer les caprices et désidératas des hommes de pouvoir.  D’abord il faut dealer avec des caïds habitués à ce qu’on ne leur refuse rien, des machos bornés autant que « burnés », des princes avides mariés à de cupides insatiables, des ayatollahs irascibles, ou des leaders paternalistes convaincus qu’ils sont mandatés par leur peuple pour faire appel à des généraux ambitieux qui eux lèveront des armées pour grandir les nations ennemies. C’est une chaîne d’inter-relations de couloirs, de chambres ministérielles et de cocktails privés qui aboutit (ou non) au déclenchement des conflits armés.

 

Et il faut faire avec les rapaces protégés par des services de sécurité, dans leur aire bunker surplombant la vallée des « riens-mulots » que nous sommes, nous, à leurs yeux.

Alors il faut des diplomates pour servir de tampon.

 

N’en déplaise à Julian Assange certaines manœuvres doivent rester confidentielles.

N’en déplaise à ceux qui ont décidé d’espionner celles de l’ancien chef de l’état, certaines conversations doivent rester secrètes. Par principe. Tout simplement parce qu’en dehors du contexte, souvent les mots ne veulent rien dire.

 

Avocats, ambassadeurs, hommes politiques, qui qu’ils soient, doivent pouvoir agir en toute liberté !

On dit tous dans l’intimité de petits comités des choses qu’on ne répéterait jamais ailleurs. Et que l’on souffrirait de voir publier a fortiori dans le Canard Enchaîné.

 

La Vérité n’existe pas.

On ne fait qu’interpréter le monde en fonction de sa propre logique.

 

Certaines actions diplomatiques ou politiques ne peuvent pas se faire à ciel ouvert.

Nous sommes au milieu d’un champ de batailles, économiques, sociales ou politiques. Chacun se défend comme il peut.

 

Quand on joue au tarot, on ne connaît pas la main de l’adversaire. Ceux qui regardent par dessus l’épaule sont des tricheurs,

Et les tricheurs ne restent pas longtemps à la table.

Nixon est mort politiquement au Watergate.

 

N’en déplaise à Descartes,

Il faut parfois accepter de perdre le contrôle

Pour mieux retrouver son propre rôle

S’échanger des cartes.

 

Cartes de visites, business cards,

Entre cartésiens et intuitifs,

Sur un Kart ou sur une trottinette,

GPS ou mappemonde.

 

On se dirige en suivant des itinéraires

Jeu de cartes routières,

Pour aller où ? Peu importe.

A la tierce, à la quinte, à la quarte.

 

 

 

CharlElie – New York – Mars 2014