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Confesse Book

270 – Guère de Paix

Guère de Paix…

Les regards se durcissent. Les fossés se creusent. Les disparités augmentent. Sur les photos-magazines, sur les blogs Internet, reportages et documentaires, littérature ou cinéma, statistiques et journaux télés, politique-fiction, sociologues, ethnologues ou écologues, chacun y va de son « alerte »…

L’angoisse est partout, comme un spectre, une menace virtuelle, un danger latent. Les muscles se tendent. Les cerveaux s’excitent. Dans les laboratoires, les industries inventent des armes nouvelles. L’air se remplit de poussière. La mer se vide de sa vie.
Tantôt elle nous motive, et tantôt elle nous anéantit, cette anxiété au quotidien qui électrifie les rapports …

L’ambition, la fièvre de domination, l’appétit des ogres, la toute puissance, l’obsession de l’expansion, l’appât du gain, cette insatiable envie de profit, la voracité d’un capitalisme glouton, les luttes pour la possession d’une montagne, d’une île perdue, d’une forêt ou d’un désert pétrolifère, le désespoir ou la ruine des peuples opprimés, les avantages (injustices ou faveurs) considérés comme immuables, tout cela crée un environnement de violence, les relations se tendent, et il suffit d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.

Pour créer une enclave et gagner quelques hectares sur un prétexte historique, pour avoir franchi une frontière et colonisé un territoire, pour laver l’affront d’un honneur bafoué, ou pour humilier un ennemi héréditaire, pour revenir à certains principes ou pour imposer par le djihad une loi (religieuse), pour se défendre ou au contraire par goût du prosélytisme, pour changer d’interlocuteur ou pour anticiper sur un autre conflit, tout est prétexte à déclencher une guerre.

Trop d’infos mal assimilées sur fond de hoaxs et d’intox, par pure ignorance ou par cynisme manipulateur, par méchanceté, par cruauté, par vice, par bêtise, par égoïsme ou par égocentrisme, par conviction nationaliste ou par choix protectionniste, par faiblesse, par jalousie, par amertume, les tribus du monde se laissent convaincre par les missi dominici et experts stratèges, par les espions militaires et les missionnaires ou autres commerciaux mandatés par les armuriers par les avionneurs et les marchands de canons.

Galvanisées par des agents provocateurs aux langues de vipères, les tribuns montent à l’estrade et sur leurs grands chevaux (fiscaux). Les clans, les familles se haïssent. Les tyrans titans s’affrontent depuis leurs quartiers généraux en envoyant au combat leurs soldats et fantassins, légionnaires et mercenaires qui tentent d’imposer sur le terrain le dictat de leur Prince aux populations civiles otages, prisonnières sacrifiées, bloquées sous les décombres des bombes, innocentes victimes qui subissent les décisions de stratèges capricieux, prises à huis clos dans le secret de services politiques situés derrière les double-portes de bureaux climatisés…

Alors oui, si candide que paraisse la paresse, on voudrait que ça cesse, un peu de calme et de sérénité,
On apprend à respirer en méditation, on prie pour un peu de répit, pour un temps de pause, pour un instant en suspend…

S’évader faire le mur pas la guerre ! Passer de l’autre côté des barricades, comme on imagine un idéal, un armistice, une rémission, un cessez-le-feu.
Cultiver un peu d’idéal dans le jardin des douceurs de l’autre côté des fournaises de l’enfer,

Et même si l’on sait qu’il n’y aura jamais guère de paix… pour toujours, du moins faut-il croire que l’Art dans son Absolu, est une alternative, comme peut l’être le rêve
D’une trêve.

CharlElie COUTURE
Juin 20XVIII