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Confesse Book

249 – New York est un fantasme

New York est un fantasme.

New York n’existe pas, elle est seulement comme on veut la faire exister. New York est une idée, un rêve de réussite. Nous York on l’a en soi, ou on ne l’a pas.

La ville peut répondre à toutes les sollicitations, elle peut satisfaire toute les demandes. New York est tellement protéiforme, changeante évolutive. A new York tout est dans tout, c’est un joyeux capharnaüm, où chacun peut s’y retrouver. Un grand bazar plein de tout et de n’importe quoi. Tellement saturé que chacun peut y trouver à coup sûr ce qu’il cherche. Encore faut-il chercher ! NYC est une ville de chiens truffiers. Le jour où l’on perd le flair, alors il ne reste rien.  NYC ne montre rien, elle oblige à chercher.

À New York on cherche. On cherche sans arrêt. C’est un ville de chercheurs. D’abord on vient se chercher soi-même, et puis on cherche l’autre, mais comme on ne le trouve pas (et pour cause parce qu’il se cherche lui-même), alors on cherche l’or sous le macadam. Qu’il s’agisse des loisirs ou de choses sérieuses, toutes les activités humaines sont tirées vers leur paroxysme qui s’exprime ou se juge uniquement en numéraire, en profits (et pertes), en dollars.

On cherche sans fin des fonds. On cherche pour la recherche. Dans tous les domaines : dans la biologie, dans l’intelligence artificielle, dans la restauration ou dans la santé, dans les start-ups, un cherche du sponsoring sportif, on cherche des plans de financements, on cherche des capitaux pour construire des projets immobiliers, on cherche des investisseurs, dans l’Art ou la manière, on cherche des donations pour des ONGs ou pour les Nations-Unies ou pour les enfants borderline nés des classes défavorisées ou pour les junkies ayant perdu la raison… Cette quête d’argent sans fin, représente l’essentiel du temps, on appelle ça « travailler » ailleurs on travaille à faire des choses, à New York la vie est si chère qu’on est toujours à court, alors on court après l’argent.

New York est une ville où l’on travaille, et ceux qui n’interagissent pas sur leur environnement autrement dit « les touristes », sont des proies faciles.

Que ce soient les serveurs, les livreurs, les commerçants, les hommes d’affaires, les banquiers, les cinéastes, les marketings people, les publicitaires, tout le monde travaille et travaille tout le temps. Le travail est un lien social. On s’y accroche comme à une foi, une croyance, un espoir, une religion. À New York le travail est un dieu auquel on sacrifie sans remords sa vie personnelle, sa famille, sa santé.

Mais attention le jour où l’on se réveille. Alors tel Roméo Montaigu chantant sous le balcon de Juliette Capulet, qui s’étonnant de n’avoir pas de nouvelle finalement l’appelle sur son portable « Eh, Juju, tu pourrais te monter ! Ça fait des années maintenant…

-Heu, hein mais quoi… j’ai plein d’ trucs à faire !

Et là Roméo se rend compte que non seulement elle ne l’écoute pas, mais qu’en plus elle ne l’entend pas, parce qu’elle n’habite plus au troisième comme ce qu’il croit mais qu’elle est au 28ème étage d’une tour et qu’il aura beau s’époumoner qu’elle ne l’entendra jamais.