Puisqu’il fait encore très beau ce weekend et que les électeurs vont repartir en vadrouille plutôt qu’aller donner leurs avis divers et variés, il va y avoir à ne pas manquer un grand changement à l’Assemblée à la suite du second tour de ces législatives « En Marche ».
Raz de marée je ne sais pas, mais les rats vont se marrer c’est sûr, car parmi les nouveaux députés, vont figurer à l’évidence un grand nombre de crétines et de niais de la même acabit que ceux qu’ils remplacent, sauf que le peuple sera représenté cette fois par des bleus (et bluettes) particulièrement incompétents, des autodidactes issus de nulle part, des clampins super motivés mais des solistes en totale impro, des gens qui ont plongé depuis trois mois dans la mer politique ayant juste enfilé un bermuda vite fait pour surfer sur la grande vague de ferveur française quasi amoureuse de leur nouvelle idole, comme si ce sentiment de béatitude à l’égard du Président avait été retenu, contenu depuis des années telle une eau souterraine, vu le peu de charme qui émanait de l’aimable mais triste sire, assis sur le même trône de l’État.
Bref, au premier tour cette vague a donc porté injustement en tête des urnes, des gens qui ne le méritent pas, si l’on considère leur peu d’aptitudes au dialogue, et le minimum de leur bagage de connaissances des choses de la politique, eux dont le seul critère d’argument se résume souvent à « euh; il faut que ça change comme l’a dit l’ président ». Alors, parmi les éliminés d’office, on a vu s’écrouler un certain nombre de vieilles poutres bouffées par les termites, mais il y a eu aussi de grandes injustices. J’avoue que je ne comprends pas par exemple l’élimination du brillant Malek Boutih, un homme politique d’envergure, un homme de grand talent, utile et de conviction, qui s’est retrouvé dans le sac, aspiré comme une poussière dans le grand aspirateur du nettoyage de la pensée dite «socialiste».
Il n’empêche qu’il était aussi temps que ça change !
On a vu la fragilité de certains arbres morts qui ne tenaient debout que par habitude… À prendre pour exemple ce dernier fait-divers sans importance survenu sur un marché parisien, qui a mis en exergue l’instabilité de la pauvre Nathalie K.M. alors qu’elle distribuait ses tracts de campagne.
Cette élue connue pour sa véhémence et sa virulence vindicative, elle qui peut sembler si motivée lors de débats en chambre close ou au micro des médias, et qui se révèle soudain d’une telle fragilité tant physique que psychologique, vu qu’il a fallu qu’on la a garde une nuit entière à l’hôpital, après qu’elle soit tombée dans les pommes (ce qui est assez logique sur un marché) pour s’être elle-même heurté le menton de la main en voulant se protéger, afin d’éviter le geste malveillant d’un contradicteur énervé par les propos de ladite candidate. Non mais de qui se moque-ton? Écroulée, elle a due être « secourue ». Elle qu’on croyait pugnace et qui pour un rien, tombe dans les vaps telle une volute de fumée qui se disperse. Hein, mais eh, réveillez-vous Mame Morizet, y a aussi des « vrais » gens dans ce pays ! Tu parles d’une promo ! La honte ! Imaginait-elle profiter de ce qu’on appelle « empathie » pour inverser la courbe des sondages qui semble l’envoyer rejoindre les papiers froissés dans une corbeille quelque part dans le coin d’une administration ? Je ne sais pas qui s’occupe de sa com, mais je pense que c’est une erreur de faire de la publicité autour d’un non-événement comme celui-ci. Je serais surpris d’apprendre que des gens raisonnables choisissent d’élire en guise de rempart face au monde, quelqu’un manifestant une telle fébrilité à la limite de l’asthénie.
Et le comble pour attirer l’attention, les journalistes parlent d’ « agression », qualifiée de «sauvage» à ce propos. N’importe quoi ! Comment gâcher les mots. Du coup, quand ça se passe vraiment, quand des gens se prennent des coups, des coups de couteau, des coups de marteau, des coups de poings « américains », ou quand des femmes se font lapider en banlieue, plus rien ne veut rien dire, et plus rien ne résonne dans le cœur des blasés, lassés qui laissent filer.
L’uniformisation du langage, la confusion, oui c’est ça le début du drame !
Quand les mots ne veulent plus rien dire, alors on fait semblant d’être sourd.
Du coup on n’entend plus les vrais appels à l’aide de ceux qui sont dans le besoin,
Et l’on part en weekend plutôt que d’aller voter !