Merci à ceux qui pris le temps d’écrire des messages de soutien. Une dizaine de de photos et autant de dessins détruits, 15 tableaux détériorés et cadres foutus, une rame de feuilles de beau papier à jeter, je passe sur les détails, ça fait suer et perdre beaucoup de temps, mais je n’ai pas raconté ça pour me plaindre. Non. On est tous passé par des épreuves, des haies à franchir. Si on voit la vie comme un jeu de l’oie, on apprend à relancer les dés, si l’on se voit comme un cheval dans un steeple chase, y a ceux qui sautent l’oxer, la barrière ou la rivière, et ceux qui refusent l’obstacle, si on voit la vie comme un arbre à gland, c’est pas un orage, même de grêle, qui va déraciner un chêne.
Le plancher sèche, et les bonnes journées suivent les moins bonnes.
Pour me changer les idées, quelqu’un m’a envoyé un lien vers la musique de Paul Thorn. Dans une chanson le mec dit: « Never forget that whatever you believe, you might be wrong » (N’oublie jamais que quoi que tu croies, tu peux te tromper!)
Paul Thorn n’est pas un intellectuel pur souche, mais avec un père pasteur et un oncle maquereau, il a certainement été amené par l’existence à se poser certaines questions et remettre en cause des évidences…
Cette phrase qu’il dit avoir entendue de la bouche de Bill Clinton, est ici (aux US) plutôt contraire à l’esprit ambiant qui répète à l’envi « be who you are! » (sois celui que tu es!). « Be yourself ! », ce leitmotiv positiviste incite plus à l’affirmation saturée de ses convictions et stimule la confiance en soi, plutôt qu’il ne dirige l’esprit vers des pensées en demi-teintes.
Mais quand un gars de Kenosha / Wisconsin suggère d’ajouter la perplexité dans ses analyses, c’est comme s’il proposait une nuance courbe sur un plan aligné, ou s’il versait de l’eau sur un cuir séché par les conventions.
La formule est intelligente, mais son sens dépend aussi de la circonstance.
Il faudrait bien être naïf pour penser que les mystiques ne doutent jamais. En permanence les gens qui ont la foi en quelque chose n’essaient-ils pas de s’auto-persuader qu’ils ont raison ?
Il y a deux points de vue : les rigides qui pensent que se remettre en cause est un attitude versatile, et les caméléons ou les flexibles qui voient le monde avec un regard plus malin, pensant « qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis ».
Celui qui est aux commandes de la France actuellement a dû apprendre la chanson par cœur, lui qui a du mal (mâle) à se décider, qui prend des décisions et n’arrive pas à s’y tenir, et qui donne l’impression de changer d’avis comme il change de femme…
® CharlElie – NYC – Janvier 2014