Une chose est certaine : si on vit dans un monde du « globalement suffisant » sous la tutelle des princes du marketing de masse, on sait aussi que l’unanimité n’existe pas.
À la différence des élections américaines qui ont fait qu’ une fois Bernie Sanders évincé par Hillary Clinton, le peuple Américain s’est retrouvé devoir répondre à une alternative binaire, les électeurs Français eux, vont se retrouver devoir choisir parmi différentes idéologies radicalement opposées. De ce côté là on n’a pas à se plaindre, car les propositions sont claires et multiples. Pour une fois, même les « petits » candidats ont eu l’occasion de se montrer lors d’un débat…
Enfin, quand je dis que les propositions sont franches, ce n’est pas très exact. On entend ce qu’on veut entendre, et on ne capte que des bribes de propositions. On happe des choses à la volée, mais dans le fond très peu d’électeurs auront en fin de compte lu les programmes. De plus à l’arrivée, ces programmes de campagne ne servent à rien puisque qu’on nous dira après coup qu’ils n’étaient pas applicables voire « anticonstitutionnels ».
D’ailleurs ne pas avoir de programme, ce n’est plus une tare apparemment puisqu’à la différence des trois autres candidats menant les sondages, le quatrième vaporise dans le micro de la poudre de mots façon Palmade, et ça ne l’empêche pas de caracoler en tête du peloton. Depuis qu’il s’est lancé dans la bataille, comme un magicien, le gars souffle du vent dans les ailes du moulin histoire de faire encore plus de farine avec le blé des banques. Si l’on n’est pas sensible à son charme, on peut lui reconnaître le talent d’agir comme le font les commis de grandes entreprises qui gagnent du galon à ne rien faire, tout en époussetant les pellicules sur les épaules de leur patron…
Le choix sera donc Cornélien: doit-on se laisser séduire par l’Homme ou par le baratin électoraliste ?
Ce qui est certain, c’est que l’homme (ou la femme) donnera les directions à suivre!
S’il a la carrure et l’autorité, il ira dans le sens de sa conviction, s’il est un vassal, une fois élu, il sera soumis à ceux qui l’ont soutenu, sachant qu’ils ne l’ont pas fait sans raison.
Qu’il s’agisse de politique intérieure ou extérieure face aux puissances étrangères, par exemple, l’indépendance de jugement dépend des alliances.
Une fois au pouvoir, pour faire passer les réformes dont le pays a réellement besoin, il faudra que le président ait l’énergie de combattre ceux à qui il s’est opposé, et qui ne manqueront pas de lui mettre des bâtons dans les roues.
Veut-on à nouveau d’un candidat gentil en plastique moulé, un peu malléable, sensé incarner le renouveau mais qui n’a aucune idée de la mélasse dans laquelle il a mis les pieds, ou préférera- t on (raton) une passionaria qui accommode l’Histoire, concentrée sur un seul aspect de l’indivision nationale? Ou bien veut-on d’un candidat mal entouré qui n’a pas vraiment su gérer la crise sommes toutes assez vénielle qui le concernait, gâchant ainsi par sa maladresse une élection qui semblait acquise aux gens de sa sensibilité? Ou veut-on d’un candidat qui l’a joué indiv’, solo, seul contre tous, au risque de s’éloigner même de ceux qui auraient pu lui apporter un soutien ?
Durdur…
(à suivre)
CharlElie
Couture
Avril 2017
On me dit : « Bon alors pour qui ? » Mais si, comme bcp de concitoyens, je m’intéresse au monde, mon avis ne se veut d’aucune influence. D’une part, la sensibilité et la situation personnelle sont propres à chacun, d’autre part ma situation est trop particulière pour revêtir un caractère de référence. Ceux qui choisissent d’aller voter le font toujours par dépit. Le consensus est une vue de l’esprit. Aucun programme ne peut satisfaire mes priorités. Le candidat qui aurait mon soutien défendrait un programme qui dirait:
Finance-Économie
– Supprimer l’impôt sur le revenu et le remplacer par une taxe de 0,01% sur tous les mouvements bancaires (et boursiers
– Nier la « dette » publique, inventée par ceux qui la réclament,
– Supprimer l’impôt « privé » illégitime du RSA,
Education :
– Inclure l’Ecologie dans une approche large s’étalant sur l’ensemble des matières, parmi les programmes d’éducation,
– Inclure dés le plus jeune âge des cours de diététique ou « comment-se-nourrir »
– Supprimer le système des niveaux de valeur entre les matières dans l’enseignement.
Agriculture :
– Interdire de facto les pesticides non-naturels, (et les OGM, il va sans dire, mais ça existe dans les programmes)
– Recenser et protéger les abeilles,
– Interdire en mer les « infâmes » filets dérivants mais soutenir la pêche « responsable »
Science / industrie :
– Financer la recherche physique des énergies non-polluantes,
– Redynamiser la petite et moyenne industrie (moins de 50 employés) en accordant des facilités aux entreprises innovantes.
– Favoriser dans la construction, l’utilisation de matériaux non-fossiles,
– Relancer la Recherche scientifique dans son ensemble, (électronique, intelligence artificielle, chimie, biologie) – considérant aussi que l’Etat financier détiendrait à 50/50 la propriété avec l’auteur.
Santé :
– Autoriser l’accès à la médecine aux élèves issus d’études « littéraires ».
– Lancer des campagnes d’information et de sensibilisation quant à l’usage de thérapies alternatives…
– Construire des cliniques / hôpitaux dans les campagnes
Culture :
– Offrir la gratuité systématique d’accès aux musées nationaux et aux bibliothèques
– Doubler la redevance télé afin de financer des programmes d’émissions culturelles indépendants, dégagés des critères de rentabilité commerciaux.
Transports :
-Tendre vers la gratuité des transports publics urbains afin de décongestionner les voies publiques,
Social :
– Financer les voyages éducatifs à l’étranger pour les jeunes, (et particulièrement ceux en situation difficile),
Armée :
– Autoriser l’intervention des forces militaires armées présentes autour du Bataclan…(!!!)
Justice :
– Utiliser l’outil de Justice vis à vis de toute personne proférant des menaces à l’encontre de ses semblables (mort aux Juifs, mort aux arabes)
Etc.
Bref il y a tant d’utopies, et de manières de reconstruire ce monde dont on parle quand on se prend à rêver de solutions pratiques pour sortir du labyrinthe des grands amalgames. Bon je sais, les idées sont des papillons qui volettent entre les conversations… en verre, et contre tout, en tout état de cause.
® CharlElie – Avril 2017