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Confesse Book

166 – Convictions

Le principe est binaire, en face de deux propositions, on doit en choisir une. Comment choisit-on ?

Depuis Platon, on sait que l’Homme cherche éternellement son double, son semblable. Ainsi chaque décision est prise en fonction de soi.

Pour ceux qui réfléchissent, ceux qu’on appelle les « intellectuels », un choix se fait en fonction d’une Raison éthique, d’une foi. Celle-ci se construit en s’appuyant sur des informations acquises par la lecture ou à travers les médias, dans les livres, les films, voire auprès des siens ; elles sont aussi influencées par les (dé)pressions collectives communautaires, ou par la morale religieuse.

Mais pour ceux qui vivent repliés sur eux-mêmes, ceux qui n’ont d’autres références que celles du petit cercle de gens qui les héberge, pour ceux qui n’osent pas remettre en question les dites affirmations de ce quorum, alors le choix se fait au feeling. Ce sont des choix intuitifs, purement sensibles (que connaissent bien les gens du marketing).

Ceux qui se réfèrent à ce qu’ils voient, se fient au message des apparences. Ceux qui n’ont ni le temps ni l’envie de s’instruire, se suffisent des apparences ; apparence physique, couleur de la peau, l’âge, le costume, le poids, la taille, la forme du visage ou les mimiques et les gestes. Tout cela suffit aux spectateurs pour se forger une certaine opinion.

Mais, quand on montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.

Ce n’est pas tant qu’Hillary Clinton me plaisait, certes pas (et je n’ai pas caché mon soutien à Bernie Sanders), mais les valeurs qu’elle défendait, étaient plus proches de mes convictions. Oui, les convictions.

On se construit sur des convictions. Elles apparaissent en nous dés le plus jeune âge. Elles habitent en nous. On est persuadé de certaines choses sans trop savoir pourquoi. Ce sont elles qui filtrent la perception qu’on se fait du monde. Les convictions sont des cailloux dans la poche, des blocs de pensées compactes comme des boules de sédiments. Elles durcissent tout au long de la vie et celles des personnes âgées sont à l’image des ceps de vigne.

Oui, on se fait des avis à vie.

Difficile d’en changer. On ne zappe pas d’une idéologie à une autre, comme on change de chaîne ou de chemise.

Chacun juge une situation en fonction de ses références ; alors on considère que celles de vos adversaires ne sont pas bonnes puisqu’ils ont accepté de croire à des choses que vous avez vous-même refusées. S’ils fondent  leurs analyses sur des éléments que vous pensez erronés, alors ils se trompent (Trump).  Et s’ils se trompent, volontairement, ils sont cons. Oui, mais on préfèrerait savoir les cons vaincus…

Ce n’est certes pas le cas aujourd’hui.

 

® CharlElie – NYC-Nov 20XVI