A very long journey (9 et fin)
Dernier jour.
Il y avait le ciel, le soleil et la mer… Remballer les affaires. Quitter notre lieu de résidence de la brousse, et retrouver la ville. Nouméa. Pour ce dernier soir, une fête a lieu dans le bar qui accueille une fois par mois les groupes de l’association de bénévoles mélomanes audiophiles, qui organise ce festival de rock. Le reste de l’année, c’est plus calme, alors là ils en profitent et célèbrent tout ce qu’on peut célébrer… Cette nuit, ils invitent les musiciens à jouer sur cette petite scène équipée. Du coup, après un set bordelique des Telegram, le batteur de Billy ze kick, l’Australien de « Palace of the King », des musiciens d’ici et d’ailleurs se succèdent pour taper le bœuf comme à l’étable, et même Karim qui s’y prête de bon cœur, et aussi (bien sûr) Jacques qui n’en manque pas une (Oh ! putain, c’était bien ! murmure-t-il depuis hier soir, waah, j’ai vraiment pris mon pied) …
J’apprends aussi les débats contradictoires que ma venue a suscité au sein de l’Organisation, certains considérant que je n’étais « pas assez rock », et que ma présence allait dénaturer la crédibilité de leur programmation, d’autres m’ayant vu sur scène et les assurant du contraire. Bref ces derniers sont un peu narquois ironisant sur les visages de ceux qui sont restés babas bouche bée, convenant que jamais ils n’imaginaient pas ce qu’ils ont pris dans les tympans. J’en profite une nouvelle fois pour remercier J-M « Guru » Desvals, Christian Bouguereau, et ceux qui m’ont fait confiance !
– Gainsbourg se barre quand Gainsbar se bourre…
– Ecoute à chacun sa schizo. D’un côté, peut-être qu’il y a les impros de « CharlElie Couture » au piano dans les théâtres, de l’autre c’est plutôt « Charlie Lacouture » qui déchire sans complexe, un rock blues coloré, carré comme un dé de Rubicub.
Je salue des motards tatoués et d’autres fans chaleureux qui m’innondent de questions et à qui je leur révèle quelques anecdotes concernant l’écriture des chansons qu’ils connaissent par cœur.
Une nouvelle fois, je vois le jour se lever, sans le coq de la brousse cette fois, mais dans les pépiements aigus et le capharnaüm des chants et cris d’oiseaux qu’on a rarement l’occasion d’entendre si fort ailleurs.
– Il faudra revenir, vous avez encore beaucoup de choses à découvrir ici…
– Je n’en doute pas, mais bon, vous savez comme on dit : étape par étape.
Nous avons rempli notre contrat, eux aussi. Pour ceux qui suivaient ça à distance, il n’y a pas eu grand chose on line sur ce Blackwoodstock Festival 4, le préposé à la chose ayant été un peu « dépassé par les événements » ; choisir les bonnes personnes, apprendre à déléguer, font aussi partie de l’expérience. En tout cas, pour nous, sur place, l’accueil a été proportionnel à la distance qu’il nous a fallu parcourir pour venir jusqu’ici. C’est un « long journey » pour une petite semaine, mais ça valait le coup ! Ce moment vient à peine de s’achever qu’ils rêvent déjà du prochain. Je leur souhaite un bon flight.
À 5 heures du mat’, je quitte l’hôtel laissant mon équipe en sommeil, eux qui repartent en France seulement en fin de soirée.
Moi je pars vers l’Est, direction come-back : Nadi, Los Angeles et New York, d’ici peu je vais enfin retrouver cette journée virtuelle, perdue quelque part au-dessus du Pacifique, il y a une semaine…
® CharlElie – Oct 20XVI