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Confesse Book

22 – Ironmen / Ironwomen

Environ 4 kms à la nage, 160 bornes en vélo, puis 45kms en courant, les Ironmen and Ironwomen sont des athlètes exceptionnels. Anciens militaires, profs de gym, champions couillus dopaminés, super X men hyperactifs, héros défoncés à la testostérone, musclors pas encore à la retraite ou salariés lambda trop pleins d’énergie, les premiers triathlons ne concernaient que quelques dizaines de fondus cherchant à compenser par l’effort physique les frustrations d’une vie civile ennuyeuse… Mais nous sommes de plus en plus nombreux sur la planète, et les gens exceptionnels sont eux aussi, par le fait, de plus en plus nombreux.

Bien sûr que l’espoir de choses faciles dans un confort routinier ensorcèle l’âme des corps paresseux qui aiment à s’abandonner à croire aux bienfaits d’une certaine indolence dite « réparatrice ». Mais néanmoins l’envie de se dépasser est pourtant toujours là, bien vivante dans les fibres de ceux qui ont besoin de se prouver quelque chose à eux-mêmes, besoin de se lancer des défis pour se sentir exister.

Ces courses ne rapportent pas d’argent au vainqueur, mais elles sont l’occasion d’un voyage intérieur sans nul autre pareil.

Aujourd’hui des centaines, voire des milliers de participants s’inscrivent et prennent le départ. (Voir la vidéo ci jointe de l’Ironman de Miami cette année 2013. Même si ces images surréalistes me font penser tantôt à la légende du joueur de flûte de Hamelin tantôt à la traversée des rivières du Massaï Mara par les gnous…)

Pour vaincre l’effort, les challenges sont chaque fois plus grands. Il y a des double marathons, des 100kms, des courses de montagne avec des dénivelés impensables, des courses de nuit à travers les sentiers et les forêts avec une boussole et une lampe frontale, il y a un marathon du pôle nord qui se court sur la banquise, et celui des sables (220kms en six étapes), pour avaler de la poussière sous un cagnard d’enfer, il y a des courses dans la boue, d’autres parcours du combattant…

Alors, oui, peut-être que les arguments des agences de voyage qui vantent le tourisme consommateur de cocktails sucrés sur un matelas pneu comme idéal du bonheur, trouvent- elles les faveurs de certains RTT’s ayant accepté la fin du monde avec résignation et se disant que tant qu’à faire « autant en profiter avant qu’on s’ra mouru », mais d’autres diables infatigables et valeureux alcides se disent aussi que tout reste à faire et que les limites de l’homme n’ont pas encore été atteintes.

 

® CharlElie – Novembre 2013