Bansky est à New York
et il fait parler de lui
à sa manière…
Le 13 octobre, il a bradé une vingtaine d’œuvres, proposées comme tant de milliers d’autres aux passants, près de Central Park.
Des affaires en or à faire une journée entière sur le trottoir de Manhattan,
Street art de grande valeur commerciale vendu sans manière, au prix du Street art sans nom.
Personne ne remarque l’exceptionnel du prix : 60 dollars pour des « spray paints » authentiques, qui sont sur le marché estimés à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de dollars …
Seulement trois clients, un première personne vers 3.PM puis une touriste venue de Nouvelle Zélande qui en prend deux, et un gars de Chicago qui en prend 4 pour « décorer sa maison… »
Sept œuvres vendues en fin de journée
Bilan $420
Cela dit, je me pose la question de savoir si moi-même, passant à côté desdits bombages, les aurais-je vus ? Et quand bien même je les aurais vus, aurais-je misé $60 sur des tags sur toile ? Je ne sais pas. Troublé par l’incohérence, objet / situation, j’aurais sûrement pensé qu’il s’agissait d’une de ces centaines de plagiaires surfant la vague.
J’adore le pied de nez, l’ironie de Bansky lui-même. C’est courageux de défier les marchés quand on sait qu’une cote est si difficile à établir, (même si la prise de risque est moins grande que celle qui consiste à défier la mort pour battre un record du monde de vitesse par exemple).
Néanmoins, même si bien d’autres l’ont fait avant lui, ça reste un twist militant qui aujourd’hui relayé par la vidéo sur internet, donne une réalité tangible à cet acte qui aurait pu ne rester qu’une action symbolique.
Preuve encore que lorsque tu sors les œuvres de leur contexte magnifiant, c’est comme si tu retires la cellule du microscope
ou lorsque tu sors un diamant de son écrin,
Dans la rue, sur un coton dans une boite d’allumette un diamant ne vaut soudain plus rien, à croire que l’écrin fait le diamant…
Ça me rappelle l’expérience du violoniste Joshua Bell dans le métro de Washington le matin du 11 janvier 2007: un des meilleurs violonistes du monde, jouant une pièce très difficile, sur un Stradivarius, et ça ne semblait pas intéresser les voyageurs pressés qui allaient et venaient sans même s’apercevoir, remarquer quoi que ce soit.
Je trouve ça très joyeux : ça laisse supposer qu’il y a d’autres joyaux… ailleurs,
il faut juste bien regarder !
Il y a une grosse différence entre faire des affaires et faire une bonne affaire.
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2013/10/14/03015-20131014ARTFIG00502-banksy-brade-ses-oeuvres-a-new-york.php
® CharlElie – NYC – Octobre 2013