Il a été longtemps convenu d’admettre que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Il fallait tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler etc.
Certes comme Aristote, Spinoza, Kant, Hegel ou Heideger, on peut tenter de réfléchir sur ce qu’on définit comme le sens philosophique de la vérité, mais s’il a été convenu d’admettre qu’il s’agit de l’adéquation entre ce qu’on dit ou ce que l’on pense avec le réel, on est clairement aujourd’hui obligé d’admettre que l’on vit dans une complète irréalité. Et difficile d’admettre qu’une adéquation est possible dans la mesure où la définition du réel change en permanence.
Si, contrairement à l’avis de Julien Assange et de ses amis de Wikileaks, il a été longtemps convenu d’admettre que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, doit-on accepter que tous les mensonges puissent l’être ?
On vit bien au milieu d’un grand déballage sans aucune pudeur. Une espèce de bourbier dont il est très difficile de se défaire.
Comme cet excès de drogue douce qu’on appelle le sucre et qui fait gonfler le foie. On s’empâte, on s’enlise, dans la gadoue, à la mode de chez nous.
À travers les médias sociaux, on voit bien que les êtres vivent dans des mondes parallèles, des sphères d’intérêts différentes, des univers qui ne se rencontrent pas.
Alors plutôt que de faire le tri entre ce qui est ou non acceptable, toutes les données sont jetées en pâture à nos yeux dévorants.
® CharlElie – 20XV