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Confesse Book

104 – Fleur au fusil

Fleur Pellerin, c’est le bouquet !
Bien sûr que la révocation soudaine du directeur de l’École Supérieure des Beaux-Arts par l’actuelle Ministre de la Culture n’a rien à voir avec les origines de celle-ci. Bien évidemment. Cela dit, la méthode expéditive n’en demeure pas moins despotique: « Qu’il en soit ainsi parce que je le veux !!!».
On a malheureusement compris que la Culture était la dernière roue du carrosse « normal » de François Hollande, qui gouverne tel un mousquetaire « tous pour un, seul contre tous », mais la décision arbitraire de limoger le directeur des Beaux-Arts Nicolas Bourriaud démontre une fois de plus l’inconscience et le mépris de leurs concitoyens que peuvent avoir ceux qui dirigent ce pays devenu une république Enarchique.
Le paquebot France est un bateau fantôme errant au gré des humeurs incertaines de leurs capitaines déboussolés. Pour se donner un semblant d’autorité, les voilà prenant des décisions inopinées qui mènent la coque sur des bans de sables. Le bateau s’échoue, les marins se révoltent et les pachas matent les mutineries à coups de 49.3.
Orpheline adoptée très jeune, Kim Jong-suk alias Fleur Pellerin a-t elle une revanche à prendre sur l’existence ? Veut-elle se venger de quelque chose ou de quelqu’un ? Soutien de campagne de Ségolène Royal en 2007, elle rejoint François Hollande en 2012. Zappant d’un ministère à l’autre comme un objet d’état que l’on déplace, en quelques mois madame la Ministre est passée de l’économie numérique au secrétariat chargé du commerce extérieur, puis au développement du tourisme, et des Français de l’étranger, et ensuite elle s’est vue parachutée à la Culture. N’importe quoi ! Quand on sait le temps qu’il faut pour analyser un dossier, comment ces gens peuvent-ils être crédibles ?
Ça ne manque pas de sel. Fleur de sel.
Mêlée aux affaires publiques, mais jamais élue, toujours nommée, peut-être a-t elle été formée aux sciences de la gestion à la cour des comptes, mais soyons francs, même si elle joue du ukulélé pour se détendre, elle ne connaît clairement rien à l’Art et aux Beaux-Arts.
D’ailleurs ses explications confuses liées à sa décision de révocation ressemblent à des tartes à la crème. Des mots fielleux emberlificotés et tressés de mensonges qui n’ont eu pour effet que de confirmer le sentiment de malaise ressenti par les intellectuels Français, jouets d’une mécanique d’horloger façon Louis XVI.
Balladur à l’époque ne savait pas cacher son style gandin et sa suffisance pompeuse, François Hollande est plus habile : il fait ses coups en douce, toujours tapi derrière un arbre qui cache la forêt. Cette fois le tronc s’appelle Pellerin.
Gouvernance au jour le jour, l’Elyséen trompe ses amis : Vals aussi s’est fait avoir, lui qui danse aujourd’hui devant le président tel un farfadet en demandant qu’on applaudisse son mentor, trop contente d’être de retour en grâce à la cour, Ségolène Royal promet la lune à qui veut l’entendre, Christine Taubira fait de tous les reproches une affaire personnelle, Fabius se pavane sans servir à rien, Sapin se fait enguirlander à Bruxelles, et partout où elle s’exprime Fleur Pellerin laisse le souvenir des cimicaires. Le menton haut et « poker face », se croit-elle à une table de jeu distribuant les cartes de la fonction publique? Cette économiste de la culture ressemble plutôt à un adolescent qui aurait volé les clés du tracteur, et qui désormais laboure le champ du voisin en traçant des sillons confus.
On voit la compression des budgets culturels, on voit l’exemple des économies de l’Etat grippe-sou, cet été on voit les dizaines de festivals qui doivent capituler et plier leurs scènes ouvertes au milieu des campagnes. Dans une période de vaches maigres comme celle qu’on nous force à traverser, les artistes et le Peuple constatent le peu de soutien (même moral) venant du Ministère de la Culture. Celui-ci est tout sauf l’allié de ceux qu’il est supposé défendre. Comme si le ministre de la Santé considérait tous les malades comme des hypocondriaques.
Qui sera le « remplaçant », celui qui aura à affronter l’unanimité solidaire qui s’est faite en faveur de Nicolas Bourriaud ?
On dit les artistes généralement individualistes, égotistes ou dissidents, mais dans ce cas précis, il est intéressant de remarquer qu’une ligue de soutien s’est faite spontanément pour appuyer quelqu’un à qui l’on reprocherait de ne pas avoir été suffisamment fédérateur…
Tout cela ressemble à un caprice bureaucrate, de quelque nanti jouant de son pouvoir.
On peut craindre d’être espionné par les ambassades Chinoises, on peut redouter de façon parano que tous nos mails ou blogs soient surveillés dans l’invisibilité du traçage internet, mais on peut encore plus sûrement constater que dans un pays qui se dit libre, et qui voulait jadis donner au monde des leçons de démocratie, ici aussi on subit l’oppression de mandarin(e)s qui agissent par toquade au gré de leurs humeurs puériles.

Julie Gayet est plutôt sympathique, mais j’imagine le frisson qui parcourt tout homme dévoué à une entreprise, quand il reçoit un jour une lettre qui le défait de sa mission, sans autre forme de procès.
J’imagine ce vide qui l’envahit soudain, et le sentiment d’injustice qui naît en chacun de nous quand on ne comprend pas les raisons de sa propre éviction…

Oui, je fais partie de ceux qui soutiennent Nicolas Bourriaud,
La fleur au fusil.

® CharlElie – Paris – Juillet 20XV